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dimanche, décembre 22, 2024
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Chronique de Mickey

« Noana ny gasy », pourquoi ?

Comment expliquer qu’un pays comme Madagascar qui, avant, exportait même ce dont il avait besoin sur le plan alimentaire soit aujourd’hui dépendant au point d’importer l’essentiel de ce dont sa population a besoin pour se nourrir ?

En 1975, pour s’émanciper du joug néocolonial, le régime d’alors avait prôné, sur le plan politique, une voie nouvelle celle de sortir du rapport dominant/dominé dans lequel Madagascar semblait être inféodé négativement. La politique économique coulait de source dans ce qu’on appelait alors « Le développement autocentré ». Ainsi, puisque le système du commerce international dans sa version de la nouvelle « Division internationale du travail » (DIT) coinçait le pays dans un rôle d’acheteur de produits manufacturés et de vendeur des produits de base (ressources naturelles et agricoles), le régime de l’époque a versé dans une nouvelle orientation économique, « l’industrie industrialisante ».

Chose possible, puisqu’en 1977-1978, les grandeurs caractéristiques (la balance de paiement était équilibrée de même que le budget, la monnaie nationale était stable le 1FF= 250 fmg) étaient favorables à satisfaire un besoin de financement même élevé. Voilà pourquoi le pays s’est lancé dans ce fameux « investissement à outrance ». D’autant qu’en cette période, les institutions financières croulaient sous les pétrodollars, et l’on a acheté à tour de bras des usines (Toly, Zeren, Hodima etc..) achats qui s’avéraient être un fiasco du fait de la malversation des fournisseurs (équipements seulement repeints pour la plupart et aussi, il faut dire, de la mauvaise gouvernance des gestionnaires du pays avec le népotisme, incompétence). Et comble des malheurs, un violent cyclone s’est abattu sur l’île en 1982, rendant toutes les infrastructures inexploitables. Résultat, en 1984, Madagascar s’est trouvé dans l’incapacité d’honorer ses engagements financiers.

Tant et si bien qu’on a dû recourir aux services de la Banque mondiale et du FMI qui ont imposé des mesures drastiques par le biais du Plan d’Ajustement Structurel (PAS). Plan qui, dans les conditions (libéralisation des prix, gel du recrutement des fonctionnaires…) d’octroi des dons et prêts, a plus que malmené la vie économique et sociale, voire politique.

L’ultime objectif était, en fait, d’intégrer l’économie malgache dans le système économique et financier international, dans la mondialisation pour faire bref.

Un commerce mondial, son corollaire, qui impose le maxime « On se spécialise dans le marché international avec un prix compétitif, et l’on ne produit pas localement une marchandise si son prix sur le marché international est moins élevé ». L’île, de par le bas coût de la main-d’œuvre, va donc se spécialiser dans la confection ou dans les marchés de niche comme les crevettes (roses!!).

Voilà pourquoi, en partie, nous sommes déficitaires dans les produits vivriers ou alimentaires, en général. Raison pourtant partielle, parce que le plus grand « péché » de nos gouvernants (passés et présents) est de sacrifier, si on ne parle que du riz, les paysans riziculteurs en bridant le prix de leurs produits, car un prix élevé ou une pénurie de cet aliment de base est un ferment de la colère des villes, foyers de tensions sociales et donc d’instabilité politique.

M.Ranarivao

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