Les annus horribilis de la Reine
Bien qu’elle ait 135 millions de sujets au sein de ce qu’on appelle « Les Royaumes du Commonwealth », comme toute mère, elle n’a pas échappé aux tourmentes dues aux problèmes familiaux. L’année 1992 fut particulièrement difficile, dans ce domaine, pour elle tant et si bien qu’elle l’a qualifiée « annus horribilis » (année horrible). Cette année-là « le prince Charles et Diana confirment les rumeurs et annoncent leur séparation. Le Prince Andrew et Sarah Ferguson ne tardent pas à faire de même, après le scandale provoqué par l’adultère de Madame » selon les tabloïds. Toujours dans la même année, la Princesse Anne divorce à son tour de son mari Mark Phillips. En plus, le château de Windsor a été la proie des flammes. Avouez que pour la gouverneure suprême de l’Église d’Angleterre, censée prôner la sacralité de la famille, la pilule a été dure à avaler.
Toujours dans la même rubrique, cette fois, mais en 1997, précisément le 31 août, la princesse Diana est tuée dans un accident de voiture à Paris. A l’annonce de cette nouvelle, des fleurs anonymes s’accumulent devant le palais de Buckingham à Londres. Or, tout le monde était au courant des relations orageuses entre la princesse et la reine. Cette dernière s’est murée dans un silence dans son château de Balmoral en Ecosse. Son absence de réaction face à l’émotion populaire a suscité incompréhension et critiques. Finalement, devant la tension, elle rentre à Londres et fait une allocution télévisée le 5 septembre, la veille des funérailles de Diana. « elle y a exprimé son admiration pour Diana et ses sentiments de grand-mère pour les princes William et Harry.»
Enfin le 09 avril 2021 à quelques jours et quelques semaines des 100 ans de son mari, le prince Philip s’éteint « paisiblement » dans son sommeil. Lors des funérailles, l’on rapporte qu’Elisabeth II avait laissé échapper des larmes, alors qu’elle se trouvait seule sur le banc de la chapelle St-George. Son entourage rappelle que c’était une femme qui faisait apparaître rarement ses émotions et que, durant son règne, elle n’aurait pleuré que six fois. Même les années les plus horribles n’auraient eu raison de cette maîtrise de soi dont elle a fait preuve dans les grandeurs et servitudes de son règne.
M.Ranarivao