Depuis une dizaine de jours, l’affaire Pierre Palmade s’étale en grand titre dans les journaux français. En quoi ce fait nous concerne –t-il ? D’abord, si bien des fois on parle de Madagascar et de la misère qui y règne, c’est une réalité affligeante qui nous fait mal et qui l’est plus, quand elle est répétitive jusqu’à devenir le seul signe distinctif de notre île. Puis, cet accident dû à la faute d’un comédien qui a fait trois personnes gravement blessées et lui-même dont une femme enceinte de sept mois et que l’enfant qu’elle portait est mort. Accident à, priori, assez commun parmi ceux qu’on dénombre en France. Sauf qu’il s’agit d’une personnalité très connue, qui, au moment des faits était sous l’emprise de la cocaïne dont il était dépendant. Puis, les jours qui suivent semblent vouloir dédouaner le comédien en focalisant le drame sur sa personnalité disons-le troublante. Et qu’une certaine partie de la « crème » française semble mettre un brouillard jusqu’à faire oublier les victimes qui sont encore dans un état critique à ce jour. Il semble qu’au nom de la créativité, on accorde une licence, une liberté, à une certaine élite non seulement artistique mais culturelle en général de s’adonner à la prise de stupéfiants. Ici, on se réfère à des grands noms de la littérature ou de la chanson comme illustration. On oublie toujours que ces personnalités sont des modèles pour la société. Alors pourquoi nous priver d’en parler ?
Chez nous les artistes sont bien connus pour leur penchant à l’eau de vie de malt ou de rongony, mais tout le monde le sait mais on en parle peu. Notre bienaimé Rabearivelo aimait bien boire du rhum selon Rabemananjara ! Par contre, les accidents tragiques de personnalités dont les tenants et les aboutissants sont tus au public sont multiples. Par exemple, il n’y a pas si longtemps le leader d’un groupe s’est tué dans un accident de la route en se rendant à un concert au volant d’un véhicule de l’Etat, sans que personne ne parle ni de sa vitesse excessive ce qui est délictuel ni de l’utilisation abusive la 4×4, fait tout aussi répréhensible. Crème d’ici ou d’ailleurs toutes les mêmes !
Enfin, une autre question qui n’est pas seulement française mais universelle. Peut-on inculper Pierre Palmade d’homicide d’un bébé qui est encore dans le ventre de sa mère. Est-ce déjà un humain ou un fœtus ? Alors, dans le premier cas, tous les intervenants dans un IVG seraient-t-ils coupables d’homicide volontaire ? A méditer.
M.Ranarivao
Vu d’ici, le fait est anodin d’autant qu’il s’agit là d’une affaire franco- française à fréquence quotidienne et de façon consentante , en quelque sorte.
Alors qu’il y a une tuerie avec préméditation à partir du moment où se mettre en position déséquilibrée sous l’ effet de substances annihilant la normalité mentale est recherchée.
Pas besoin d’avoir le compas dans l’œil, pour laisser le rétroviseur voir qu’il s’agit là d’une ecole buissonnière. Plutôt !