Il n’est pas besoin d’être prophète pour supposer ce qui va se passer en cette nouvelle année. Le bon sens nous dit :
Dans le monde d’abord, Trump et Poutine vont rejouer le jeu de la guerre froide, les deux vont raviver les tensions régionales et nationales, et celles-ci ne vont retomber que lorsqu’une nouvelle donne s’imposera. Le partage « global » du monde en deux blocs comme d’avant la chute du mur de Berlin va se produire. A la seule différence que cette fois-ci, la confrontation ne sera plus sur le plan idéologique « Une vision sociétale » mais d’un modèle de « Nationalisme exacerbé » dont la Grande Russie et l’Amérique de Monroe revisitée (l’Amérique aux Américains) seront les deux leaders. Ils seront les seuls gendarmes respectifs des deux ensembles. Cette nouvelle situation se fera évidemment au détriment de la Chine, de l’Europe (appelée à se disloquer) et des supposés autres pays émergents. Toutes velléités d’hégémonisme de leur part seront minées soit de l’intérieur soit de l’extérieur. Le grand Marx avait raison quand il parlait d’équilibre instable et de l’impérialisme, comme stade suprême du capitalisme, mais cette fois-ci il n’est plus question de « Social Impérialisme ».
Ici, chez nous la vie va couler comme un long fleuve tranquille. Aujourd’hui comme hier, sur le plan politique, il n’y aura rien de nouveau. Comme d’habitude, la précampagne permanente du parti au pouvoir va s’intensifier davantage à deux ans des échéances électorales. Le scénario reste inchangé : Plébiscite pour une candidature du chef au niveau régional, d’abord, pour faire discret et officiel à la fois, puis, appels pieux des chefs traditionnels pour avoir l’onction des ancêtres, ensuite, prolifération d’organisations priant instamment le président de se représenter et enfin, la grand-messe nationale dans la capitale dans un décor d’apothéose pour couronner le tout. La suite ne sera comme toujours qu’une suite de formalités jusqu’à l’intronisation.
Mais du point de vue conjoncturel, la hausse des prix va aller en croissant, inflation provoquée par la mise en marche de la planche à billets. Les autorités vont augmenter la masse monétaire espérant ainsi une relance de l’économie. Mais la démarche semble être contre productive puisque la production nationale ne va pas dans le même sens, d’une part, et la spéculation sur l’injection de devises par les bailleurs de fonds est bien hasardeuse, d’autre part. Pourquoi ? Parce que leurs octrois ne se feront pas de si tôt, ou se feront avec parcimonie. Quand bien même, quand ces euros ou dollars seront là, la dévaluation rampante due à cette hausse artificielle de la masse monétaire va annihiler toute tendance à investir ce qui n’impactera ni sur la production ni sur l’emploi. Conclusion, sur le plan économique aucune amélioration ne peut être attendue.
M.Ranarivao