Ou Mada pour Dama, l’électorat saura-t-il trouver en l’artiste, le candidat attendu capable de porter haut et de réaliser ses aspirations ?
La notoriété, d’abord, qui ne connaît pas Dama, leader du groupe « Mahaleo » qui a vogué à travers toutes les générations depuis 1972. Leurs textes constituent une vraie fresque de la société malgache depuis plus de quarante- cinq ans. Tout y est dépeint de simples drames familiaux aux grandes questions économiques et politiques, en passant par l’insécurité ou des phénomènes sociaux et comme par hasard on y voit en trame toutes les problématiques non résolues du pays.
Sa vision, ensuite, la perception du mal qui sévit est là, le pourquoi est perceptible, l’inspiration dépasse le simple constat, mais les solutions concrètes gagnent à être dévoilées, sinon le candidat va tomber dans un discours alter mondialiste à l’échelle nationale, ce que n’importe quel candidat est en droit d’étaler.
Son passé politique, après élu député, par deux fois, grâce cette notoriété justement, il semblerait que ses mandats soient plutôt insipides tant sur le terrain du point de vue de la mobilisation de sa circonscription qu’à l’Assemblée nationale, il faut le dire, son passage n’a pas été des plus remarquables. Le talent artistique n’est il pas à l’égal de son charisme politique, petite question, mais combien importante.
Quant à l’homme, Dama malgré sa célébrité, il n’a jamais défrayé les chroniques pour des inconduites morales ou civiques. On ne lui connaît ni problèmes de mœurs ni de passif civil, ce qui est à tout son honneur, on ferait de lui-même un gendre idéal, comme on dit. Pour un candidat à la Présidentielle, l’électeur moyen n’y est pas insensible.
Pour un candidat à la magistrature suprême, censé mener à bien une mission qui est celle d’être à la tête d’une Nation vers un mieux être, la notion de management c’est-à-dire de diriger l’intégralité d’une organisation (homme et moyens matériels) vers un objectif est essentielle, l’homme est-il pourvu de cette compétence ? Des quelques projets dont il a été l’initiateur, entre autres, la réhabilitation de l’orangeraie de Morondava, il apparaît que le succès n’ait pas été au bout de la démarche, cependant diverses circonstances plaident à sa décharge.
Enfin, pour les tendances lourdes en politique, à savoir le contexte et les groupes de pression en présence, Dama semble bénéficier cette fois-ci de circonstances favorables. Il a l’appui incontestable de l’église catholique, lasse des errements vis-à-vis de la rectitude des trois candidats prétendus favoris et puis de la désaffection générale par rapport à la classe politique dominante. Enfin, ce n’est pas politiquement correct, peut-être de le dire, il est Betsileo, une ethnie combien présente dans l’élite nationale, mais toujours absente à la tête du pays. Atout non négligeable.
M. Ranarivao