Il y a bien la fête des mères et tout le tralala qui vient avec et pourquoi ne pas en célébrer une pour les papas dit-on ? Si cette fête peut booster le commerce pourquoi pas ? Les pères de famille ne peuvent que s’en réjouir. Une nouvelle cravate par ci, une nouvelle chemise par-là, c’est toujours bon à prendre encore que si on leur demandait vraiment ce qu’ils veulent. Bon nombre se contenterait peut-être d’une journée de liberté sans avoir à justifier de ce qu’il en a fait. Un retour au foyer sans regard inquisiteur ni soupçonneux de sa virée ce serait peut être une bonne chose à tenter. Une journée qui peut être anodine sans transgression morale ni sociale mais utilisée, par exemple, à rendre visite à un parent que son noyau familial bien qu’il en soit le chef feint volontairement ou non l’existence. Il en est de même voir un ami qui pour une raison ou autre est volontairement ignoré et méprisé par sa maisonnée ou pourquoi pas rencontrer une ancienne bonne amie avec qu’on voudrait déjeuner sans que cette rencontre ne soit la source d’un drame.
Toujours est-il que la fête des pères ne sera jamais l’égale de celle des mères tant que l’homme sera pris en tenaille par des clichés qui ont la dent dure comme ceux « rendent toujours victimes» la femme ou ceux qui donnent une image pas toujours minorée de l’homme. Voyons quelques tournures comme « fanaka malemy », « l’amour d’une mère est toujours sans faille sous entendue que celui d’un père peut –être intermittent. » ou bien cette croyance tenue en sourdine comme « Lehilahy ve tsy hanana sipa » … Sans oublier que la société malgache a encore dans l’inconscience la matrilinéarité héritée du temps passé comme quoi, l’on est sûr de l’ascendance que celle par la seule femme. « La femme malgache, du fait de la nature matriarcale de la société malgache originelle, était porteuse, mais aussi gardienne, des valeurs traditionnelles malgaches et c’était à elle seule de transmettre la nationalité par le sang, c’est à dire l’identité malgache, à ses enfants et descendance. Dans la société Sakalava l’enfant appartient d’abord au clan de la mère, et c’est seulement après un rituel que le père doit accomplir, que l’enfant rejoint le clan du père » a-t-on lu quelque part.
Aussi résignez-vous Pères, vos fêtes ne seront qu’un justificatif de la Grande fête, celle des mères.
M.Ranarivao