« Antananarivo n’est pas Madagascar et ne s’arrête pas à Mandroseza » disait Philibert Tsiranana pour ironiser ces politiciens de la capitale qui prétendent parler au nom de tous les malgaches. « Mais ceux qui y habitent ne sont pas que des Merina mais des Tananariviens » ajoutait un Saint-Marien du nom de Jean-Jacques Séraphin pour montrer l’appropriation de tous les malgaches de cette cité. Tout cela pour dire que cette ville, est désormais 5O ans après un concentré de toute l’Île, elle vibre au même diapason que Madagascar tant dans ses dérives ethnocentriques que dans les tentations de l’isoler de par l’histoire. « Paris ne s’est pas faite en un jour» disent les Français, même si la révolution française a comme marqueur cette ville mais son impact allait , jusqu’à l’île de Corse. La quadrille monarchique « Afindrafindrao » est de suite suivie d’un « salegy » dans les bals les plus huppés sans que personne ne trouve à dire.
Mahamasina du 3 Novembre, à ce titre , ne peut pas être considéré comme l’adhésion à un vote ethnique mais l’expression d’une partie d’une population silencieuse qui n’a trop longtemps pu s’exprimer.
A ce propos, à J-2 de l’élection, l’incertitude est encore de mise si ce n’est que l’existence apparente de 3 groupes parmi les candidatsen lice. D’abord, de 3 candidats aux gros moyens financiers qui se détachent du peloton, dont le déballage de moyens de campagne tranche avec ceux du reste. Les 3 seront-ils les futurs prétendants au podiumau soir des résultats. Leurs autosuggestions semblent rapprocher leur désir à la réalité des faits mais qui vivra verra. Puis le second groupe qui est formé de ceux qui veulent être remarqués et se démènent comme ils peuvent avec leurs moyens en ne manquant pas de fustiger les outrageuses démonstrations des premiers. Enfin le troisième groupe à qui on peut demander pourquoi ils sont là si ce n’est pas pouvoir mettre dans leur CV qu’ils ont été candidat à une élection présidentielle.
Le débat télévisé du samedi constitue une illustration de ce qui est avancé, les premiers, sûrs d’eux, affichent, une désinvolture à l’égard de tous les autres , osant même leur répondre de haut avec un certain mépris. Les autres, en face, profitant de l’audience du « prime time » de la diffusion, soit parlent de leur programme, soit utilisent la tactique du « je ne m’adresse qu’aux grands pour être considéré comme eux ». Est-ce que tous sont conscients qu’il peut y avoir au-dessous des vagues , une lame de fond qui peut balayer toutes leurs certitudes ?
M.Ranarivao