L’on peut parler de letchis, de lychees ou autrement, pour nous c’est le lodisy, c’est tout. Ce fruit que partout on s’arrache pour produire ou consommer, il est à nous rien qu’à nous. Parce que sa saveur comme son parfum ne sont offerts rien que pour nous par Dame Nature. Il paraît, d’après l’internet que ce fruit est associé au nouvel chinois, alors bien fait pour eux parce que pour une fois on les devance en les savourant bien avant Noël et notre nouvel an. Ce fruit, que tout le pays connaît la période de campagne de collecte et les mouvements de son prix, par exemple, l’on sait qu’il va apparaitre vers mi-novembre mais qu’on achète encore avec prudence en attente de la saison des pluies, encore que les mères de famille sont au courant qu’il faut faire bouillir les feuilles avant de les consommer. L’on sait aussi que l’on n’achète pas encore en grande quantité parce que les prix ne sont pas encore accessibles. Mais on reste aux aguets, dès début décembre et quand on les voit dégringoler dans la mercuriale. Puis c’est le grand moment de la ripaille, toute la famille se permet d’avoir une « garaba » à la maison, où tout le monde se goinfre avec régal avec des concours comme celui qui trouve le plus beau c’est-à-dire, la plus grosse pulpe et donc le plus petit grain, un peu comme , lors la cérémonie de « la galette des rois » de la fête de l’Epiphanie chez les chrétiens en Europe. Un temps de répit et voilà que les lodisy du Sud-est qui arrive et la fête rebondit jusqu’à ce que l’estomac ballonne.
Avouez que les temps de lôdisy sont les rares moments où nous nous sentions êtres des privilégiés et que l’on s’en fiche un moment des autres problèmes, surtout en pensant que ce fruit est celui par excellence celui de Noël en Europe à l’égal des huîtres ou fruits de mer. Heureux sont les malgaches au mois de décembre avec des étals de fruits garnis de mangues, de pêches, de bananes qui n’ont rien à envier aux autres marchés d’ailleurs.
M.Ranarivao