Il y a quatre ans presque jour pour jour, la SADC lors de la réunion de Dar es Salam a suggéré ou imposé (c’est selon) que ni Ravalomanana ni Andry Rajoelina ne se présentent aux élections présidentielles de 2013. Recommandation voulue par crainte de voir des troubles pré et post électoraux même si les deux personnalités sont les réels protagonistes de la crise malgache. Jugement de Salomon pour les deux prétendants disant ne pas vouloir sacrifier davantage le peuple malgache exsangue suite aux sanctions internationales. Le principe de précaution a prévalu donc, et le « ni…ni » à défaut de résoudre pour le long terme le problème du pays, a évité une crise encore plus brutale puisque les partisans des deux potentiels candidats étaient déjà sur des charbons ardents. Solution d’attente, comme tous les « ni…ni ». A défaut d’une vraie explication « démocratique » entre le déposé et le dépositaire de la révolte de 2009, mais dp,t le pouvoir actuel ne semble pas pour l’instant pouvoir évacuer les ferments. Et la Communauté Internationale paraît avoir momentanément raison.
Ailleurs, dans un autre pays dont nous suivons assidument les péripéties politiques, la vox populi ou plutôt la voix des sondages impose un autre « ni…ni ». Explication, voilà un président sortant qui, poussé par les intentions de vote fortement négatives à son endroit, décide de ne pas solliciter un nouveau mandat, une première dans l’histoire de leur Cinquième République. Crainte d’une déconvenue peut-être, mais le défaut de crédit dans sa propre famille politique est pour beaucoup dans son renoncement. De l’autre côté, un ex-président, convaincu de son charisme, persuadé d’être encore le chef naturel de sa famille politique et voulant surtout démontrer que son actif passé mérite une « belle » après le bilan mitigé de son successeur. Mal lui en a pris, il doit savoir, d’une part que même face à un dégonflé, on ne doit pas faire la grenouille gonflante jusqu’à exploser, puis d’autre part, il doit savoir que tout Premier ministre français est un présidentiable en puissance et tient toujours à être calife à la place du calife. Les démarches des chefs de gouvernement du sortant et du revenant l’illustrent bien. Le « ni…ni » français déboutant les deux derniers présidents relèverait peut-être « d’une vox Populi, vox Dei », face à l’implosion possible de leur société avec la montée des extrémismes de tous bords. Et comme on dit que « les voix du Seigneur sont impénétrables ». Allez voir…
M.Ranarivao