
(Ils ont fait le buzz…) Ces images de la plage de Foulpointe ont vite fait le tour chez les « facebookers » malgaches : la mer, la plage et les transats vides, tout comme celles du bord de Mahajanga, aussi propres que vides de monde. Grâce au COVID–19, Madagascar rentre dans le concert mondialisé des sites populaires de chaque pays partagés en photo sur les réseaux sociaux. Des lieux reflétant une beauté tragique, maintenant qu’il n’y a plus un passant pour perturber la nature.
Dans la mémoire des Tamatavien(ne)s, jamais un lundi de Pâques n’a été aussi silencieux à Foulpointe. De même à Mahajanga avec la place forte de la cité des Fleurs, « oubliée » par ses riverains. Et il suffit de voir ce qui se déroule à Antsirabe devant la gare où, depuis plus de dix ans, une marque de boisson avait l’habitude d’organiser trois jours de festivités triplant, voire plus, la population de la ville durant le week-end pascal.
Des lieux comme cela, Madagascar en regorge. Les Malgaches adorent célébrer le lundi de Pâques, sans doute parce que la date est bien calée dans la saison. On peut sortir, vadrouiller en pique-nique avec la famille à travers les étendues, s’affaler sur la plage en regardant les enfant s’amuser… Cependant, le lundi de Pâques est aussi synonyme d’accidents divers, dont le bilan pourrait être plus grave que celui du COVID–19 en une seule journée.
Le lundi de Pâques est également synonyme d’encombrement de déchets. Surtout à Antananarivo, puisque rares sont les moments où des milliers de personnes se retrouvent en un seul lieu. Difficile d’imaginer ce qui se passe dans la tête des balayeuses de rue de la capitale quand cette échéance pointe son nez. Depuis quelques années, Analakely est submergé de monde, familles, groupes d’amis, étals proposant un bon nectar, stands de jeux etc. lors des festivités pascales.
A l’image de ces lieux vides de monde, les opérateurs touristiques de Foulpointe se lamentent déjà de leurs pertes financières, relate un « facebooker ». Ces derniers font certainement une grosse partie de leur chiffre d’affaires lors du lundi de Pâques. Et selon les récentes analyses, le secteur touristique sera la plus grande victime de cette crise sanitaire mondiale. Que ce soit d’ici une heure, une semaine, un mois ou une année, il y aura le « jour d’après » coronavirus dans le monde entier.
Maminirina Rado