La question est sur toutes les lèvres et elle revient régulièrement dans les conversations en France et bien au-delà des frontières du pays. « Que va-t’il se passer après le vote de confiance qui aura lieu au Parlement ? ». Le Premier ministre François Bayrou ne se fait aucune illusion et il s’apprête à quitter ses fonctions, mais il tentera jusqu’au bout de convaincre tous ceux qui doutent. Le parti socialiste a une attitude plutôt floue et son premier secrétaire se verrait bien à Matignon. C’est dans un climat extrêmement tendu que va se dérouler l’attente de cette échéance du 8 octobre prochain.
Chronique d’un départ annoncé
Les Français dans leur immense majorité expriment leur rejet du Premier ministre actuel. Ils sont unanimes sur sa faillite dans la gestion des affaires de l’État. Les solutions qu’il avance pour équilibrer les finances publiques ne sont pas épargnées par les critiques, que ce soit à gauche ou à droite. Depuis bientôt une semaine, il ne cesse d’expliquer le bien-fondé de sa politique. Il fait preuve de pédagogie dans toutes les interviews qu’il donne. Le RN a déjà fait son choix : Jordan Bardella et Marine Le Pen disent haut et fort que leurs députés vont voter la censure. A gauche de l’échiquier politique, LFI ne varie pas et elle a toujours voulu que François Bayrou s’en aille. Le parti socialiste hésite et son premier secrétaire Olivier Faure n’a pas encore pris de décision. Il se tient prêt cependant à accepter le poste de Premier ministre si Emmanuel Macron le lui propose. L’ancien président Nicolas Sarkozy ne cache pas qu’il est pour le départ de l’actuel chef de gouvernement. Il montre maintenant clairement son animosité à son égard. Le président de la République essaie de se placer au-dessus de la mêlée. Il a dit aux membres du gouvernement de se mobiliser autour de leur chef. On aurait tendance à parler de la chronique d’un départ annoncé. Le scénario qui est en train de s’écrire prévoit le vote de la motion de censure et la nomination d’un Premier ministre ou la dissolution de l’assemblée suivie d’une nouvelle élection.
Patrice RABE
