- Publicité -
vendredi, mai 9, 2025
AccueilPolitiqueCimenterie d’Ibity : Quid de l’étude d’impact sur l’environnement ?

Cimenterie d’Ibity : Quid de l’étude d’impact sur l’environnement ?

L’industrie du ciment fait partie des secteurs les plus pollueurs.

Si la construction et l’extension de l’usine s’inscrit dans le cadre du « Velirano numéro 7 » du président Andry Rajoelina, la question de l’environnement n’est pas en reste à travers le « Velirano numéro 10 ».

« C’est qui le dindon de la Farge ? »

C’est le graffiti tagué par plusieurs dizaines d’activistes écologiques qui ont mené une opération coup de poing contre une cimenterie du Groupe Lafarge à Bouc-Bel-Air, dans les Bouches du Rhône. L’action s’est déroulée le samedi 10 décembre dernier, presque au lendemain du lancement officiel des travaux de construction et d’extension de la cimenterie CEMENTIS sur le site d’Ibity à Antsirabe. En fait, c’est Lafarge – Holcim Océan Indien qui est devenu CEMENTIS Océan Indien dont la filiale dans la Grande Ile est CEMENTIS Madagascar.

Déchets

On est alors en droit de se poser des questionnements par rapport aux incidences environnementales de l’unité de cimenterie prévue d’être achevée en 2025 et dont la capacité de production sera multipliée par 5. Avec ce que cela suppose d’augmentation corrélative de déchets tels que des particules de ciment et autres liquides de traitement. L’industrie du ciment est effectivement un des secteurs du bâtiment les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. Ce qui a amené ces militants écologistes de Marseille à s’en prendre à la cimenterie du Groupe Lafarge dont un camion toupie avait été déjà filmé, deux ans auparavant, en train de déverser des déchets dans la Seine depuis le quartier de Bercy à Paris.

Entité régionale

En faisant l’acquisition de Lafarge-Holcim qui a décidé de se retirer de la région de l’Océan Indien, CEMENTIS, filiale de Taylor Investment basée à Maurice, sera-t-elle plus soucieuse des effets environnementaux négatifs ? « Notre promesse en tant que fournisseur de ciment responsable, est de continuer à soutenir la construction de nos villes et de nos villages, et la protection de nos îles, tout en minimisant notre empreinte écologique à chaque étape de notre développement », devait rassurer le nouveau CEO de CEMENTIS Océan Indien, Chris Harker dans « Business Magazine ». CEMENTIS se veut être un groupe à forte identité régionale. En témoigne sa décision de garder les noms des produits, en l’occurrence, Lova, Orimbato et Manda pour Madagascar. « En tant qu’entité régionale, CEMENTIS prône le développement durable, inclusif et le respect de l’environnement ».

COP 27

Force est toutefois de constater qu’il n’était nullement question d’Etude d’Impact sur l’Environnement (EIE) à l’occasion du lancement de l’usine CEMENTIS à Ibity le 08 décembre 2022, un mois exactement après l’intervention du président Andry Rajoelina à la COP 27 où il avait déclaré que « Madagascar ambitionne de devenir un pays modèle carbone bleu ». Le numéro Un malgache de faire remarquer que « notre planète brûle, nos écosystèmes se dégradent mais nos actions et les financements ne suivent pas. Nos peuples souffrent et en sont les premières victimes. Les conséquences du changement climatique sont dévastatrices. Il est grand temps de passer à l’action ». Si rien n’est fait pour réduire à des niveaux acceptables, les impacts environnementaux de la cimenterie d’Ibity, à travers une EIE qui est une approche proactive et préventive en matière de gestion et de protection environnementale, la population de la région d’Antsirabe sera également « le dindon de La Farge », même si le groupe s’est retiré.

R.O

- Publicité -
Suivez nous
409,418FansJ'aime
10,821SuiveursSuivre
1,620AbonnésS'abonner
Articles qui pourraient vous intéresser

2 Commentaires

  1. Et pour l’autoroute quel est l’impact ?
    Bon…. passons à autre chose.
    Dormez petit peuple Malgache votre président prépare d’autres promesses accompagnées par les articles de « journalistes » !.
    Comment ça. il y aurait des journalistes à Madagascar ?.
    Pourquoi ne PAS l’avoir Prouvé !
    Velomo

  2. @Anhuro
    Bonjour .
    Oui , c’est vraiment dommage et pitoyable à la fois d’avoir de tels gouvernants aujourd’hui encore , dans un monde et un moment où nul ne peut plus dire « je ne savais pas ! » . Donc le gâchis intégral qu’est Madagasikara est le résultat d’une mauvaise gouvernance consciente , voulue , assumée -même si non revendiquée – et encouragée , ordonnée peut-être…par l’Occident .
    Prenons le cas des finances : l’exploitation même incorrecte (kolikoly) des ressources (gaz – mines diverses – coton – halieutiques..) doit pouvoir assurer l’autonomisation financière de Madagascar . En lieu et place , le gouvernement en gèle l’exploitation (la dernière industrie de Tolagnaro vient de fermer) ou la dévoie ( des millions de tonnes de thon à 0,22 €…avec en prime la destruction définitive par raclage / dragage de tout l’écosystème sous-marin) , préférant , toutes dents dehors , courir le monde a faire la manche auprès des PTF (partenaires techniques financiers ) , des vautours …dont la mission est : zéro développement à Madagascar et…préservation en l’état des ressources et richesses de Madagascar pour…la poursuite de notre bienfaisant développement occidental anglo-américain . Les français en sont , en ont été jusqu’alors … de bien mauvais gardiens -gendarmes ou gendarmes – gardiens .
    Tout cela est triste à mourir , quand on repense à Moramanga (1947) , à Mahaleo (1972) .

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici