Le rideau est tombé sur la 15e édition du Festival International du Film Insulaire de Groix. Une édition dont les cinéastes malgaches garderont un excellent souvenir, puisque parmi les six récompenses distribuées, deux sont revenues à des réalisations malgaches.
Les réalisateurs malgaches ne rentreront pas bredouilles ! Deux récompenses parmi les six distribuées à la 15e édition du FIFIG (Festival International du Film Insulaire de Groix) leur sont revenus. Mota Soa, avec « Tableau noir », carnet de voyage d’une musicienne malgache qui narre son ras-le-bol au pays, a reçu le Prix jury jeune du meilleur documentaire. « J’en ai marre chère Patrie, je te laisse tomber, je vais continuer ma course ailleurs… marre de ton instabilité », disait-elle pour résumer son court métrage. Des mots empruntés à Rado, alias Georges Andriamanantena, grand poète Malgache décédé en 2008. Alain Rakotoarisoa, avec « Rendala le mikea » se voit décerner le Prix Lucien Kimitete. Le scénario ? Dans le Sud-Ouest de Madagascar se trouve une vaste forêt sèche. Depuis des siècles, les Mikea y vivent de chasse et de cueillette. Fortement encouragé par un programme de protection de l’environnement, attiré par le monde moderne et la promesse d’un avenir meilleur, Rendala a quitté sa forêt natale et le reste de sa communauté pour s’installer avec sa famille quelques kilomètres plus loin, dans le village d’Andravitsazo. Mais cinq ans après, son constat est amer. Ni l’eau, ni le centre de soins, ni l’école ne sont réellement au rendez- vous. Un long métrage qui a séduit autant les spectateurs que les membres du jury.
Le FIFIG, avec ses projections au bord de l’eau, sa compétition, ses manifestations pluridisciplinaires, ces tables rondes donnent la parole aux insulaires du monde, aux peuples minoritaires, afin de mettre en commun leurs expériences du « vivre ensemble » sur une île. C’est ainsi qu’en 2001, le festival qui présente arts vivants, expositions, conférences et débats, est né. Aller à rebours des clichés de carte postale, il aborde des réalités ou des imaginaires insulaires, proches ou lointains.
Mahetsaka
