Une partie de l’équipe du prometteur film « Joe » a rencontré la presse au Chick’n Art en fin de semaine pour évoquer en détail ce produit, « spoiler » en moins. Ce long métrage 100% malgache, s’annonce déjà comme un futur grand classique du cinéma national.
Déjà dans le trailer du film « Joe », en avant première le 28 avril, les images dérangent. Rien que l’air aliéné d’un des personnages principaux. Le long métrage s’apparente à une archéologie des instincts primaires. Cela promet.
« En vérité, il y a trois personnages principaux, dont les trajectoires seront imbriquées à cause de leur quête respective », avance Zo Tahiana Hariminoson, le réalisateur. Pour un film malgache, « Joe » a réussi à voir grand.
« C’est l’histoire d’un homme qui cherche tous les moyens possibles pour sauver sa fille d’une maladie incurable. Deux femmes avec leurs quêtes respectives, s’allient à lui », met en lumière Zo Tahiana Hariminoson.
Avant d’ajouter. « Savoir jusqu’où l’être humain peut aller », pour sauver les siens ou pour atteindre ses objectifs est la trame centrale de « Joe ». Dès lors, le père de famille est allé voir une guérisseuse. « Ce n’est pas un procès contre la médecine traditionnelle », concède-t-il d’avance.
Le rôle du père, voué à devenir un écorché vif, est tenu par Herizo Rabary, un vieux loup du cinéma malgache, travaillant toujours dans l’ombre. Les projections grand public se tiendront le 14 mai à 19 h au Canal Olympia Andohatapenaka.
Pour les cinéphiles malgaches, inutile de s’attendre à voir les acteurs ou les actrices phares des productions actuelles. La production s’est attachée aux services de jeunes en pleine ascension dans ce milieu. Parmi eux, Miangaliniaina Ratsimbazafy, Tefy Harinandrianina, Onylie Ravonjinimanana…
Malgré l’humilité de l’équipe, les chiffres sur ce produit impressionnent pour un film avec ce degré de qualité artistique. « Nous étions une quarantaine, voire une cinquantaine » autour de ce projet, fait savoir le producteur, Arija Harijaona. Pour le coût, rien n’a filtré.
« Pour résumer, disons que j’ai économisé la moitié de mon salaire pendant deux ans », ajoute-t-il, qui dans son autre vie est conseiller en fiscalité. Ce projet a été pensé depuis 2014. Comme tout projet, il a connu bien des péripéties
« Quand j’ai dit à des connaissances que je voulais faire un film, certaines m’ont regardé de haut », s’amuse Arija Harijaona. À en croire les premières images, « Joe » pourrait ajouter une belle pierre à l’édifice du cinéma malgache.
Maminirina Rado
