
La femme d’affaires est sortie hier de son mutisme pour s’inscrire en …faux contre ce qu’elle qualifie de rumeurs véhiculées à son endroit.
Aucune information officielle n’a été jusqu’ici rendue publique concernant l’implication de Claudine Razaimamonjy dans l’affaire de détournement des subventions exceptionnelles d’un montant de 390 millions d’Ariary destinées à la commune rurale d’Ambohimahamasina. Même du côté du Bureau Indépendant Anti-Corruption en charge du dossier, on se réfugie derrière le secret de l’enquête pour ne pas jouer la carte de la transparence dans cette affaire (au propre comme au figuré) qui a défrayé la chronique ces derniers temps. Le Bianco se défend d’infirmer ou de confirmer l’implication de la milliardaire dans cette histoire de gros sous.
Démenti. Claudine Razaimamonjy est sortie hier de son mutisme. A travers quelques organes de presse triés sur le volet, la propriétaire d’A & C connue comme étant une proche parmi les proches de Voahangy et de Hery Rajaonarimampianina a répondu aux attaques lancées à son encontre. A son avis, « des individus malintentionnés ont répandu cette information pour semer le désordre dans le pays au lendemain de la réussite du Sommet de la Francophonie à Madagascar qui a reçu les félicitations de la communauté internationale. Apportant un démenti formel à l’information selon laquelle elle aurait pris la fuite pour échapper à la Justice, la conseillère du président de la République de déclarer : « Contrairement aux rumeurs véhiculées de manière délibérée, je suis ici et je ne me cache pas du tout ».
Services rendus. Toutefois, durant cette contre-offensive médiatique, Claudine Razaimamonjy n’a touché mot ni maux de sa convocation par le Bianco. Elle s’est abstenue de préciser si elle envisage ou non de se rendre à Ambohibao. Est-ce qu’elle est lâchée ou protégée par le couple présidentiel ?, se demandent bon nombre d’observateurs. Pour les uns, le fait que le Bianco, si indépendant soit-il, ait osé la convoquer semble corroborer le premier cas de figure. Quant aux autres, ils pensent qu’elle est toujours protégée par Iavoloha pour services rendus. Entre autres, son rôle dans l’élection de la candidate du HVM à la mairie de Fianarantsoa I au détriment de son adversaire du Mapar soutenu par une autre grande figure betsileo, Christine Razanamahasoa. La propriétaire de l’hôtel A & C a également contribué à l’accueil du récent Sommet de la Francophonie en faisant construire un annexe à son établissement pour pallier l’inachèvement de l’immeuble prévu à Andohatapenaka.
Cinéma. Certains analystes n’écartent pas le fait que toutes ces convocations relatives au dossier Ambohimahamasina visent à faire bonne figure aux yeux des bailleurs de fonds et investisseurs réunis actuellement à Paris. Un cinéma dont le scénario est de montrer l’image d’un régime qui lutte contre la corruption et les détournements de deniers publics. Interrogé par TV5 Monde, le président Hery Rajaonarimampianina a d’ailleurs déclaré : « Laissons la Justice faire son travail ». Reste à savoir si la machine judiciaire ne sera pas à deux vitesses dans ce que d’aucuns ont vite qualifié, à tort ou à raison, d’« affaire Claudine ». D’une chose, on est sûr, elle n’a pas usurpé son nom de Razaimamonjy en volant à plusieurs reprises au secours du régime HVM.
Davis R