
La conseillère spéciale du président de la République n’est plus à la Chambre 126 du Service Neuro-Chirurgie de l’hôpital HJRA depuis hier soir.
La Commission spéciale en charge d’effectuer une contre-expertise médicale sur l’état de santé de la conseillère spéciale du président de la République et dont la mise en place est prévue par l’arrêté interministériel n°4673/60 du 10 novembre 1960 a rendu le résultat de son travail. D’après ce résultat tant attendu par les observateurs, il n’y a plus aucune raison pour Claudine Razaimamonjy de poursuivre son hospitalisation à l’HJRA. Les autorités concernées par le dossier se sont immédiatement conformées au résultat de cette contre-expertise médicale. Hier dans la soirée, la conseillère spéciale du président d la République a été transférée à la prison centrale d’Antanimora où elle attend son procès. Le chef d’établissement à l’HJRA, le Pr Rakoto Oliva Alson Aimée, a confirmé ce transfert vers la prison d’Antanimora. Le 5 avril 2017, la Chaine pénale anti-corruption, suite aux investigations effectuées par le Bureau Indépendant Anti-Corruption, a délivré un mandat de dépôt contre la femme d’affaires proche du régime HVM Claudine Razaimamonjy. Cette dernière s’est évanouie à l’annonce du verdict. Ce qui a conduit à son hospitalisation à l’HJRA et puis à la Clinique privée Fortis Darné à l’île Maurice. Le mandat de dépôt prononcé contre Claudine Razaimamonjy n’est finalement effectif que 67 jours après. Les regards sont désormais braqués sur Antanimora où la conseillère spéciale du chef de l’Etat, accusée de détournements de deniers publics, de blanchiments d’argent et de corruption, devait passer avant son hospitalisation. Car normalement, c’est le médecin de la prison qui est habilité à prescrire l’hospitalisation d’un détenu.
« Evasion organisée ». Le résultat de la Commission spéciale a donc mis fin à une longue hospitalisation de Claudine Razaimamonjy. Par contre, l’affaire n’est pas close. Le Bianco a ouvert une enquête pour connaître la vérité sur l’évacuation sanitaire vers Maurice de la propriétaire du Complexe Hôtelier A&C. Les observateurs s’impatientent de savoir qui sont impliquées dans cette « évasion organisée » selon les termes utilisés par le syndicat des magistrats de Madagascar (SMM). Si l’enquête est menée jusqu’au bout, des responsables au sein du ministère de la Santé, des services de surveillance des frontières et du ministère de la Justice seraient pointés du doigt. A rappeler qu’une autorisation émanant du ministère de la Justice, signée par le secrétaire général du ministère de la Santé a permis à Claudine Razaimamonjy de sortir de l’hôpital HJRA pour son évacuation sanitaire. A l’aube du 10 avril 2017, elle a pris un jet privé immatriculé 5R-AAH de la Compagnie Madagascar Transport Aérien, en direction de Maurice où elle a effectué une angiographie cérébrale à la Clinique privée Fortis Darnée. Claudine Razaimamonjy a été accompagnée d’un médecin, d’un agent pénitencier et du sénateur Riana Andriamandavy VII, son beau-frère. La conseillère spéciale du président de la République a pu quitter le pays malgré l’existence de deux Interdictions de Sortie du Territoire (IST) confirmées par le Procureur Général Près la Cour d’Appel d’Antananarivo Jacques Randrianasolo. En attendant le résultat de l’enquête sur cette « évasion organisée », force est déjà d’anticiper que la carotte serait également cuite pour le sénateur Riana Andriamandavy VII qui fait l’objet d’une plainte du SMM pour « actes de rébellion ».
R.Eugène