Décidément, la conseillère municipale Clémence Raharinirina devient une habituée du bureau de la police et du palais de justice. Hier encore, elle a été auditionnée par la police judiciaire du commissariat central avant d’être traduite devant le parquet du tribunal de première instance à Anosy. Un parcours qui lui est fréquent depuis sa divergence d’idée avec le baron de la commune. Cette fois-ci, le conflit semble aller loin, très loin, si l’on se réfère aux chefs d’accusation contre la concernée. Elle porte sur son dos l’incitation aux troubles à l’ordre public, l’incitation à la rébellion et la résistance aux autorités publiques, des violences et voies de fait, la destruction et dégradation de biens publics, le rassemblement illicite et la tenue d’une réunion séditieuse. Autant de charges judiciaires qui lui sont retenues à la suite de la manifestation des marchands de rue à Behoririka et Analakely, la semaine dernière. Après l’enquête préliminaire de la police issue de la Sécurité Urbaine de Tanà (SUT), la conseillère a été déférée au parquet dans l’après-midi. Elle trouve comme partie civile la commune urbaine de la capitale qui a été représentée par une personne issue d’une de ses directions. Après presque deux heures d’enquête, le magistrat du parquet a décidé la mise sous contrôle judiciaire de la mise en cause, en attendant son procès prévu pour le 10 août prochain. Il s’agit de son énième poursuite judiciaire avec la même partie civile qui n’est autre que la commune urbaine. En décembre dernier, elle a déjà été condamnée d’une peine sursitaire assortie d’une amende d’un million d’ariary et de dommages-intérêts d’un ariary symbolique pour son intervention dans une émission télévisée qui a été vite taxée par la commune de diffamation publique. Le 23 avril dernier, elle a été radiée de la plateforme politique IRD pour non-respect de la ligne et des directives politiques. En juin, un autre procès auprès du pôle anti-corruption lorsqu’elle a été poursuivie par – encore et toujours – la commune urbaine pour trafic d’influence concernant la démolition d’une propriété à Analamahitsy. Une frasque judiciaire par laquelle la conseillère municipale a été relaxée au bénéfice du doute. La guéguerre semble interminable entre elle et le premier magistrat de la ville.
D.R