
La transparence dans les domaines de la fiscalité et douanière ainsi que l’équité fiscale font partie des recommandations émises lors des assises des PME.
Nombreuses sont les contraintes économiques évoquées par les opérateurs qui n’améliorent pas le climat des affaires à Madagascar, lors des assises des PME organisées par l’Union Européenne dans le cadre du programme PROCOM, deux jours durant, à l’hôtel Carlton. Parmi celles-ci, le harcèlement fiscal a été dénoncé alors que ce sont toujours les mêmes entreprises formelles qui paient des impôts. En effet, « des opérateurs réalisant entre autres un chiffre d’affaires d’un milliard d’Ariary ont connu un redressement fiscal atteignant 3 milliards d’Ariary. C’est illogique. Les bases de calcul permettant à l’obtention d’un tel montant sont inconnues. En outre, les opérateurs concernés n’ont même pas le droit de recours face à une telle situation », a expliqué Noro Andriamamonjiarison, la présidente du GEM (Groupement des entreprises de Madagascar).
Traitement inégalitaire. Par contre, le président du FIVMPAMA, Ntsoa Randriamifidimanana, a soulevé un traitement inégalitaire en matière de paiement de fisc. A titre d’illustration, « les opérateurs règlent leurs impôts et leurs taxes douanières pour des montants différents alors qu’il s’agit d’une même opération d’importation ou d’exportation avec une même quantité et un même produit », a-t-il raconté tout en précisant qu’un changement de mentalité de tous les opérateurs s’impose en même temps. Il a également souligné que les textes et lois régissant les régimes fiscaux et douaniers sont méconnus par la majorité des Malagasy d’autant que c’est rédigé en français. Les opérateurs dénoncent également une forme de corruption au niveau du fisc et de la Douane.
Equité fiscale. De son côté, le ministre des Finances, Gervais Rakotoarimanana, a révélé que nombreuses sont encore les entreprises qui échappent au fisc. « Nous allons renforcer le contrôle pour qu’il y ait une équité fiscale. Des actions seront aussi entreprises pour rétablir la confiance mutuelle entre le secteur privé et l’administration fiscale et douanière afin d’éradiquer ce problème de harcèlement fiscal et de corruption », a-t-il rajouté. Cela fait d’ailleurs partie des recommandations émises à l’issue de ces assises des PME. En fait, « l’administration et le secteur privé sont condamnés à s’entendre et poursuivre un dialogue constructif sur la base d’un partenariat gagnant-gagnant pour améliorer le climat des affaires», a évoqué l’Ambassadeur de l’Union Européenne, Antonio-Sanchez Benedito. Pour ce faire, le comité de pilotage de la plate forme de dialogue entre l’Etat et le secteur privé effectue une première réunion ce jour, sous l’égide du ministre de l’Industrie. « Un plan d’action identifiant les actions prioritaires dans les trois prochains mois suite à ces recommandations des assises, y sera déterminé », a conclu le ministre Narson Rafidimanana.
Navalona R.