Manque de moyens, absence de transparence, incohérence des textes avec les réalités locales en ce qui concerne le déblocage des fonds pour les communes, insécurité, faible taux d’imposition. Ce sont les principales difficultés auxquelles font face les maires de la Région Menabe dans leur quotidien. Non seulement, elles torpillent le développement dans son ensemble mais aussi et surtout, elle rend chimérique l’idée d’autonomiser les communes que ce soit administrativement ou financièrement. Lesdits maires de la Région Menabe n’ont pas hésité à exhiber tous ces problèmes, hier, lors de la clôture du forum sur la fiscalité et les finances locales à Morondava ; un forum – rappelons-le – qui rentre dans le cadre de la coopération parlementaire, un projet de la fondation Friedrich Ebert Stiftung (Fes) en partenariat avec le parlement malgache et le gouvernement allemand.
Guéguerre. Les débats d’hier après-midi ont été houleux. Les principaux acteurs n’étant autres que les maires, les sénateurs et les responsables de la Trésorerie Générale de Morondava. « Les impôts synthétiques que nous avons recueillis datent de juin dernier. De surcroît, il faut nous rendre auprès de la Trésorerie générale de Morondava pour les obtenir alors que nous n’avons pas les moyens de faire la navette », a déclaré le Maire de Belo-sur-Tsiribihina. La sénatrice Hanitra Ramahavalisoa a répliqué que « ce ne sont que des excuses dans la mesure où les tournées administratives font partie des responsabilités des maires ». Mais ce n’est pas tout. Certains élus locaux ont avancé que le budget programme devrait être ajourné en 2019 car nombreux d’entre eux ne savent pas encore le manipuler. Du côté de la Trésorerie générale de Morondava, l’on met en exergue que « c’est la loi qui l’a déterminé donc jusqu’à maintenant, le basculement vers le budget programme est irréversible en 2018 ».
Lourdes procédures. Nonobstant ces petites divergences, les parties sont tombées d’accord sur le fait que les lourdes procédures alourdissent le développement. « Il y a des projets qui durent une année compte tenu des procédures excessives », a souligné le maire de Belo, avant de poursuivre que « l’origine n’est autre que le Trésor Public ». Ce dernier a tout de suite répondu qu’en ce qui concerne le budget communal, « la Trésorerie Générale de Morondava n’intervient qu’au niveau de l’encaissement et du décaissement. Entre ces deux points existe une très longue procédure ». Toujours dans cette optique, le Trésorerie générale de Morondava de réitérer qu’elle travaille toujours dans le respect des normes et du droit positif. En d’autres termes, si les lois font qu’il y ait de la lenteur administrative, la Trésorerie ne peut faire autrement. Par ailleurs, elle vérifie à la loupe – d’après les explications reçues – toutes les pièces nécessaires avant de décaisser telle ou telle somme.
Aina Bovel