Comment faire pour que tous les Malgaches arrivent à redonner sa valeur à la langue nationale? C’était effectivement le sujet de réflexion de la commission chargée de la qualité de l’éducation.
La langue d’Enseignement à Madagascar était au cœur du débat de la deuxième journée de la Convention Nationale sur l’Education (CNE) au Centre de Conférences Internationales (CCI) à Ivato. Il a été donc question de réfléchir sur l’utilisation de la langue malgache officielle et les variétés locales ou « tenim-paritra », puis de savoir l’utilité des langues étrangères, notamment du français et de l’anglais. A ce sujet donc, Vololona Andriamarotsimba, enseignant-chercheur à l’Ecole Normale Supérieure a souligné dans son intervention que «les variétés locales ne sont pas nécessaires dans l’enseignement. En revanche, il faut s’ouvrir au français et à l’anglais pour aller de l’avant dans le processus de développement». Avant de dire : «Vu l’état actuel du système d’enseignement, force est de constater que le malgache se trouve en bas de l’échelle ». Ce qui lui a donné l’occasion de demander à l’assistance comment faire pour inciter les apprenants à aimer la langue nationale. Ainsi, pour elle, la langue malgache est délaissée. Toujours, en ce qui concerne les variétés locales, Armandine Pruvot, de l’association des enseignants de francais (FMTF) a affirmé que celles-ci sont une langue d’éducation par excellence. «Il faut commencer avec elles dans le primaire (CP1, CP2), les renforcer avec le malgache officiel en cours élémentaire (CE1, CE2) et les ajouter avec le français à partir du cours moyen (CM1). C’est à cet âge que le cerveau humain s’ouvre le plus à l’apprentissage de langues étrangères», dit-elle. Elle a quand-même insisté sur le fait que celles-ci doivent être standardisées et normalisées en orthographe avant d’acquérir un statut de langue de scolarisation. Et pour d’autres comme Harilala Ranjatohery, représentant l’Académie Malgache: « la langue d’enseignement doit être un choix national et non tributaire des aspirations et de la volonté des dirigeants politiques qui se succèdent, vu que 80% des Malgaches utilisent exclusivement la langue nationale ». Et Solo Raharinjanahary, chercheur en linguistique et ancien doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) à l’université d’Antananarivo, a quant à lui, dénoncé une «malgachisation d’intellectuels » et non une malgachisation répondant aux besoins et aux attentes du peuple. Bref, les avis ont été partagés sur l’utilisation des variétés locales, et du malgache officiel dans l’enseignement.
Recueillies par Arnaud R.