Le « Groupe de Colbert » passe à une nouvelle étape pour contraindre l’Exécutif à mener un processus inclusif et participatif pour un nouveau code électoral accepté par tous.
Troisième réunion hier pour les parties politiques et les entités de la société civile qui revendiquent un code électoral et des règles du jeu acceptés par tous. Ils étaient 73 au total à avoir réagi à la déclaration du premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier, selon laquelle le gouvernement n’est pas obligé de soumettre à l’examen de ces partis politiques et de ces entités de la société civile l’avant-projet de loi sur le Code électoral. « S’ils (partis politiques et entités de la société civile) veulent exprimer leur opinion sur cet avant-projet de texte, qu’ils agissent au niveau du Parlement. Leurs avis ont été déjà demandés lors de l’atelier de restitution des travaux du comité interministériel qui a été organisé au Carlton le 26 octobre dernier. », a prévenu le chef du gouvernement. En réponse à cette fin de non-recevoir du locataire de Mahazoarivo, le « Groupe de Colbert » a décidé hier de saisir la communauté internationale par une lettre où il demande à cette dernière de suspendre son financement sur un processus électoral qui suscite des inquiétudes pour les parties prenantes. Un Comité de Vigilance Démocratique pour les Elections (CVDE) a été en même temps mis en place. « Ce comité sera chargé de coordonner toutes nos actions qui s’inscrivent dans le cadre de la mise en place d’un mécanisme juridique permettant l’adoption d’un code électoral accepté par tous. », a expliqué Jean Louis Rakotoamboa, président national du Teza.
Crise pré-électorale. Représenté par son vice-président Rachid Mohamed à la réunion d’hier à l’Hôtel Colbert, le parti au pouvoir HVM n’a pas adhéré à l’idée de saisir la communauté internationale. A l’allure où vont les choses, une crise pré-électorale est à craindre, car les participants aux futures élections ne s’entendent pas déjà sur les règles du jeu qui vont régir ces consultations populaires. Face à la déclaration du premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier, le président national du Teza Jean Louis Rakotoamboa de se demander : « Les partis politiques qui ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat n’ont-ils pas le droit d’apporter leur contribution à l’instauration d’un climat favorable à la tenue d’élections libres, transparentes et crédibles ? » En tout cas, à en croire le chef du gouvernement, la consultation des partis politiques et de la société civile a déjà eu lieu au Carlton le 26 octobre dernier. Il appartient désormais au gouvernement de finaliser le projet du code électoral avant de le soumettre au Conseil du gouvernement. Et après le Conseil du gouvernement, ledit projet devra obtenir la validation du conseil des Ministres avant de le transmettre au Parlement pour son adoption. D’après nos sources, l’adoption du nouveau code électoral ne pourra pas avoir lieu durant la session parlementaire en cours. Par contre, pour ne pas compromettre la crédibilité de l’élection présidentielle de 2018, le nouveau code devra être adopté à la première session ordinaire du mois de mai.
R. Eugène