Bon nombre d’acteurs du secteur minier et pétrolier à Madagascar ont une faible connaissance du volet sécurité et droits de l’Homme. Ce qui a souvent alimenté les conflits avec les communautés locales qui se sentent menacées. Cela, puisque ces dernières qui pensent être les premiers occupants du terrain à exploiter, craignent leur expulsion et la destruction de leur environnement par les acteurs miniers. L’affaire Soamahamanina en est un exemple concret. Toutes ces mésententes sont souvent causées par l’inexistence d’un texte clair devant être respecté par tous les acteurs du secteur minier et pétrolier, en l’occurrence le Code minier. Ce qui incite les communautés locales à se révolter. D’ailleurs, le ministre auprès de la Présidence chargé des Mines et du Pétrole, Yng Vah Zafilahy, lui-même, reconnaît que ce Code constitue des points faibles, surtout sur le volet social, faisant référence au respect de l’environnement, à la sécurité des acteurs eux-mêmes et celle des communautés.
6 mois. Toutefois, les réparations sont toujours possibles. Un projet sur la « Promotion de la bonne gouvernance et des droits de l’Homme dans le secteur extractif à Madagascar» vient d’être lancé hier, à travers une table ronde basée sur les «principes volontaires sur la sécurité et des lroits de l’Homme ». Ce projet financé par l’Ambassade du Royaume-Uni, mis en œuvre par le « Search for Common Ground » et appuyé par l’Ambassade des Etats-Unis, vise ainsi une meilleure compréhension de ces principes tout en donnant les instructions concrètes aux entreprises minières et pétrolières sur la façon de sécuriser leurs activités par des mesures respectant les droits de l’Homme. Autrement-dit, il est question de privilégier les discussions entre les acteurs miniers et pétroliers avant le lancement des activités, afin d’éviter les mésententes entre les deux parties. Par ailleurs, il a été affirmé que le Code minier pourrait également être revisité et amélioré à l’issue de ce projet. A noter que ce sont les organisations de la société civile, les autorités étatiques, les forces de l’ordre, les représentants diplomatiques et les compagnies minières et pétrolières participant à ce projet qui mettront cela en œuvre pendant six mois (juillet-décembre) dans les régions Haute-Matsiatra et Anosy.
Arnaud R.