
Le « Tapôlaka glady be » de Rossy hier au Coliseum Antsonjombe a mérité tous les éloges. Tout simplement « tananarivien ».
« C’est depuis cette nuit », lance un musicien à la fois amusé et encore hébété à l’arrière-scène du Coliseum Antsonjombe hier. Décidément, Rossy veut peaufiner son « Tapôlaka glady be ». Pour ce faire à 13h, il procède encore au réglage des balances. « Il ne serait pas encore satisfait », ajoute un staff de la sécurité. Sur la scène surdimensionnée, encerclés par des policiers des services spécialisés, le chanteur, concentré, tourne le dos à la fosse et à l’immense gradin. Il prend un accordéon, donne quelques ordres aux groupes de « vakisôva » et s’adresse aux milliers de gens déjà présents. « Nous n’allons pas faire danser le derrière aujourd’hui ». Et d’ajouter. « Nous faisons la balance… mais le spectacle se déroulera ainsi, je chanterai mes anciens titres en prélude. Puis je ferai monter des anciens membres de Rossy qui volent de leurs propres ailes maintenant ». Il chantonne quelques titres comme « Mananà finoana » en premier lieu. Tout est dit, le « Tapôlaka gady be » plante le décor. Plus tôt que prévu, le vrai spectacle débute vers 14 h 40. Sans attendre, les plus de 20 000 spectateurs du Coliseum bougent comme un seul homme. La polyphonie est là, cette chaleur musicale, signature de Rossy est là, retour dans les années 90/2000. L’ Antananarivo des ruelles et des couloirs, de l’exode rural, celui des traditions du « vary be menaka »… Bien qu’il chante un style populaire, sa musique peut s’écouter, se danser en famille. C’est aussi le cas de Mahaleo, Jaojoby Eusèbe, Fenoamby, Solika, Mika et Davis et d’autres encore. La capitale renoue avec un style musical retrouvé, dans l’adn du terroir imérinien, avec « Raha manina anay », « Sirasira », « Zana–drazana », etc.
Maminirina Rado