A un mois et six jours de manifestations, le nombre de blessés s’accumule et les forces de l’ordre multiplient les arrestations. Hier, elles n’ont pas hésité à coffrer un élu de la Chambre basse, en pleine session parlementaire.
Le bilan s’alourdit du côté des manifestants qui ont enregistré au moins sept blessés pour la seule journée d’hier. Ajoutant à cela l’arrestation du député Fetra Ralambozafimbololona, président du groupe parlementaire Tiako i Madagasikara. En moins d’une semaine, les forces de l’ordre ont fait une vingtaine de blessés et opéré une dizaine d’arrestations dont un candidat à l’élection présidentielle, Jean Jacques Ratsietison et un député élu dans le 5e arrondissement de la capitale. En effet, les forces de l’ordre ont usé de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc pour disperser les partisans du Collectif des candidats venus se rassembler devant le Stade Barea Mahamasina.
En plein visage
Même si la matinée était tranquille, malgré des heures de face-à-face entre les manifestants et les forces de l’ordre présentes en masse, il s’agit bel est bien d’une autre journée sanglante. En effet, vers 14 heures, l’interpellation du député Fetra Ralambozafimbololona a déclenché des tensions. Des manifestants ont réagi à l’action des forces de l’ordre contre le président du groupe parlementaire du Tiako i Madagasikara (TIM) à l’Assemblée nationale. Les éléments des forces de défense et de sécurité ont ensuite répliqué. Comme ce qui s’est passé ce samedi, les observateurs ont été choqués par la brutalité avec laquelle les forces de l’ordre ont dispersé la foule. Outre les six personnes qui ont été blessées aux jambes, au torse ou au bras, un père de famille a reçu une balle en caoutchouc en plein visage.
Gâchette facile
La scène était surréaliste à un tel point que la vidéo a tout de suite fait le tour de la toile. On voit bien des éléments des forces de l’ordre tirer à bout portant sur une personne après une altercation. « Certains éléments des forces de l’ordre ont la gâchette facile », ont réagi les manifestants avant de s’interroger s’ils font vraiment partie des forces de l’ordre. « Il s’agit de légitime défense », se défendait le Commissaire Central d’Antananarivo, Andry Ny Aina Radanielson. En tout cas, il s’agit d’une réplique de ce qui s’est déroulé à Antanimena devant le Stade Malacam ce samedi. Sans hésitation, un élément des forces de l’ordre a également tiré avec une balle en caoutchouc à bout portant sur un homme en chemise blanche. D’après le camp des manifestants, le comportement maladroit voire provocateur tenu par certains éléments entretient le climat de révolte.
Flagrant délit
D’après le Collectif, l’arrestation du député Fetra Ralambozafimbololona en pleine session n’a fait que ternir l’image des forces de l’ordre. Selon les explications fournies par le Commissaire Central d’Antananarivo, Andry Ny Aina Radanielson, l’arrestation du député Fetra Ralambozafimbololona est intervenue après que celui-ci ait voulu emmener les manifestants sur la Place du 13 mai. En tout cas, le député du 5e arrondissement a fait savoir aux militants que la note prise par le préfet, interdisant toute manifestation sur les voies publiques, reste en suspens car un recours au niveau du Tribunal administratif a déjà été déposé. Après l’arrestation, les réactions se sont succédé. Alors que le Collectif des candidats réclame la libération sans délai de cet élu du 5e Arrondissement de la capitale, Christine Razanamahasoa rappelle que pendant la période de session parlementaire, aucun élu ne peut faire l’objet d’arrestation, sauf autorisation du Bureau permanent et du président de l’Assemblée nationale. « Il n’y a pas d’immunité parlementaire quand il s’agit de flagrant délit. Il s’agit d’un trouble à l’ordre public », a soutenu le lieutenant-colonel Tojo Raoilijon, commandant du Groupement de la gendarmerie d’Analamanga.
Solidarité parlementaire
En effet, le président du groupe parlementaire TIM est détenu à Fiadanana. Avec ce contexte politique d’une rare complexité, la solidarité parlementaire tend à se mettre en place. On voit même le député du 4e arrondissement, Paul Bert Rahasimanana, prendre la défense de Fetra Ralambozafimbololona. « Arrêter un député en pleine session, ce n’est pas digne d’un pays démocratique », a-t-il réagi sur sa page Facebook avant de rejoindre les autres élus de la Chambre basse pour une déclaration commune afin de condamner l’arrestation et de demander la libération de l’élu du 5e arrondissement. « Ce ne sont pas des forces de l’ordre, ce sont des forces d’oppression. Elles ne respectent pas les élus. Elles ne peuvent pas se cacher derrière ce qu’elles appellent un flagrant délit qui est régi par l’article 206 du code de procédure pénal », a souligné la députée Hanitra Razafimanantsoa. Paul Bert Rahasimanana a qualifié ces actions d’erreur de la part des autorités. « Avec ce comportement, dans les jours à venir, ne vous étonnez pas si les manifestants sont 100 fois plus nombreux qu’aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Julien R.
Que la violence soit en amont ou en aval,
Elle n’a pas lieu d’être, raisonnablement parlant. Elle est contre productive. En tant que demi- sœur de la pagaille, Elle ne peut que conforter l’indigence.
Il est urgent de ne pas se tromper d’objectif.
Être en posture de hors-jeu ou de hors sujet ou de hors- course ; C’est flagada.
Si on est contre la violence, il ne faut pas soutenir ceux qui les commettent…
Les malgaches ont perdu depuis longtemps leur lucidité et tout simplement le bon sens.
Si ton ventre insatiable réfléchit plus que ton cerveau il n’y aura pas trop de miracle et en plus si tu ne fous rien dans la vie à faire l’oisif et l’idiot du village…