Le Centre de Recherches et d’Appui pour les Alternatives de Développement – Océan Indien (CRAAD-OI) et le Collectif pour la défense des terres malgaches – TANY sont montés au créneau pour défendre les communautés de Vohilava et de Raleva, membre du groupe Justice et Paix et de l’antenne régionale de l’Observatoire Indépendant des Droits Economiques, Sociaux et Culturels à Madagascar (OIDESCM). Selon le communiqué émanant de ces deux entités, « il importe de rappeler que le 03 octobre 2017, M. Raleva avait été mis en détention préventive et condamné à 2 ans d’emprisonnement avec sursis parce qu’il avait osé demander à voir les papiers officiels autorisant la société M.L.S.G. à reprendre son exploitation aurifère arrêtée auparavant par le Chef de Région et l’ONE dans sa commune de Vohilava. Le motif d’inculpation de M. Raleva – usurpation de fonction du Chef de district – était plus que discutable – puisque le Chef de District était présent dans la réunion publique où M. Raleva a pris la parole ».
Boucs émissaires. Toujours d’après le communiqué, « M. Raleva avait alors été reconnu comme prisonnier de conscience par Amnesty International, et bénéficié du soutien de centaines de défenseurs des droits de l’homme et de l’environnement à travers le monde. Le 31 Janvier 2018, les organisations de la société civile Malgache lui ont aussi décerné le Prix du Courage Citoyen 2017 à cause de son engagement en faveur de la protection des droits fondamentaux de sa communauté et du patrimoine naturel de Madagascar ». Les signataires de ce communiqué espèrent ainsi que M. Raleva et ses pairs ne vont pas encore une fois subir les mêmes injustices et servir de boucs émissaires, tandis que la société Mac Lai Sime Gianna (M.L.S.G.) continue de jouir d’une totale impunité, sans même avoir été sanctionnée pour tous les dommages qu’elle a déjà causés durant toutes ses années d’opérations sur la santé et les moyens de subsistance de la population locale ainsi que sur l’environnement et de réitérer leur appel au Gouvernement à prendre en considération les demandes légitimes et les droits fondamentaux des communautés de Vohilava, à mettre fin à l’impunité de la société M.L.S.G. en prenant les sanctions qui s’imposent à son égard, et en fermant définitivement son exploitation aurifère, afin de prouver par la prise de mesures concrètes sa volonté de restaurer un Etat de droit qui puisse assurer une meilleure régulation du secteur extractif et arrêter la persécution des défenseurs de l’environnement et des droits humains comme cela a été le cas pour M. Raleva, M. Clovis Razafimalala, ainsi que pour tant d’autres.
Recueillis par Dominique R.