L’ouverture du Colloque sur les Finances Locales dans les pays d’Afrique Francophone et Subsaharienne à l’Hôtel Carlton hier a été l’occasion pour les maires des grandes villes et le gouvernement central de discuter des impacts de l’absence de la décentralisation et des problèmes financiers des communes. Mais pour Olivier Mahafaly Solonandrasana, le Premier ministre et Lalao Ravalomanana, la mairesse de la capitale, c’était un moment propice pour se donner mutuellement des leçons. En effet, l’élue de la capitale a estimé que « la commune urbaine d’Antananarivo n’a reçu aucune subvention de l’Etat depuis la prise de fonction en octobre 2015 alors que ces subventions ont été déjà inscrites dans les lois de finances 2015 et 2016 ». Et le PM de rétorquer que « l’Etat ne peut donner que ce qu’il a ». Par ailleurs, Lalao Ravalomanana a dénoncé le fait que « les CTD n’aient pas de pouvoir de création fiscale et ne peuvent pas recevoir de financements directs de la part des partenaires techniques et financiers étrangers et nationaux malgré l’aval des organes délibérants ». Mais Olivier Mahafaly Solonandrasana de soutenir qu’« il y a des communes qui veulent procéder aux emprunts, mais tout en se considérant comme un Etat dans un Etat et ça, c’est inadmissible ».
Collaboration. Néanmoins, les deux ont reconnu que le principal problème des CTD réside sur le fait que ces dernières ne disposent pas entièrement d’assez d’indépendance. « La plupart des collectivités territoriales connaissent des problèmes liés à la limitation des moyens financiers et matériels et n’arrivent pas à faire des investissements pour répondre aux besoins réels et aux attentes légitimes de la population », a souligné Lalao Ravalomanana. Le PM de marquer que « les textes prévoient cette autonomie administrative et financière » et que « les différentes infrastructures mises à la disposition des CTD peuvent être assimilées à des subventions ». Quoi qu’il en soit, les parties prenantes exigent l’effectivité de la décentralisation et appellent à la collaboration entre l’Etat et les communes. Quant à Hery Rajaonarimampianina, le chef de l’Etat, il a avancé qu’« il ne faut pas s’accuser ni s’excuser. Nous avons des responsabilités partagées donc à chacun de les assumer ».
Aina Bovel