Les ressources stratégiques sont éparpillées un peu partout dans les régions de Madagascar. Elles abondent surtout dans la région Atsimo Andrefana où il y a eu plusieurs recherches. Toliara est choisie comme centre d’un récent colloque international qui a eu lieu du 22 au 24 novembre 2021. Durant ce colloque, tous les participants ont pu rêvasser, pendant trois jours, aux grandes richesses qui n’ont pas été encore pillées et qui attendent sagement dans leur enveloppe naturelle et d’origine, sur et sous terre, ainsi que dans la mer. Devant ce miroitement, quelle posture universitaire adopter face à l’exploitation ?
Grâce à la technologie des télécommunications, d’anciens chercheurs du temps de l’ORSTOM (Office des Recherches Scientifiques de Territoires d’Outre Mer) ont pu partager le fruit de leurs savoirs, en direct et en « live », depuis le Brésil lointain, de Bordeaux et tout près d’ici, de Mayotte. L’Office des Mines Nationale et des Industries Stratégiques (OMNIS) a été invitée à prendre part au colloque, sans oublier l’intervention d’éminents professeurs et docteurs des Universités de Maninday Toliara, de l’Androy, de Fianarantsoa et d’Antananarivo, réunis dans la grande salle de la présidence de l’Université de Toliara. Pendant trois jours, le même langage scientifique et technique a été entendu et entretenu : nous avons beaucoup de richesses, paradoxalement, nous sommes pauvres. Après ce doux rêve, au moment de l’acte du colloque, au troisième jour, il a fallu revenir sur terre. L’État malgache ne peut allouer que 0,07% du budget général pour la recherche. Dès lors, tous les cerveaux sont paralysés. Où trouver les fonds nécessaires face à l’exploitation des ressources stratégiques ? Autant adopter une culture entrepreneuriale et ne rien attendre de l’État, car, rien que pour réclamer les heures complémentaires des enseignants, c’est tout un combat.
À l’heure de l’électronique, de la digitalisation et de la liberté, d’autres chaînes paralysent et maintiennent encore les hommes dans la même caverne de Socrate. Quand un anonyme a fait une suggestion, « pourquoi ne pas laisser travailler la société multinationale, qui a tous les permis de recherches et d’exploitations, et qui attend le top », il fut, aussitôt, rappelé à l’ordre et intimé à bien se tenir. À part cela, les participants étaient contents des résultats de ce premier Colloque International et se demandent déjà « à quand le prochain ?»
Charles RAZA
