
Le colonel Michaël Randrianirina a assuré, lors d’une rencontre avec la presse hier, que le prochain gouvernement de transition sera dirigé par des civils.
À presque une semaine du changement du régime, le colonel Michaël Randrianirina, président de la refondation de Madagascar, a annoncé hier la couleur. « Il n’y aura pas de régime militaire où tous les dirigeants sont des militaires », a-t-il déclaré, écartant ainsi les craintes d’une militarisation complète du pouvoir. Toutefois, il a précisé que le prochain comité présidentiel, organe central du régime actuel, sera « majoritairement composé de militaires ». Quant au gouvernement, il sera civil, a-t-il affirmé hier lors d’une brève rencontre avec la presse au camp Capsat à Soanierana. À ce sujet, il a également annoncé que le prochain Premier ministre sera connu après la prestation de serment d’aujourd’hui.
Sanctions
Souhaitant apaiser les inquiétudes autour de la prise de pouvoir récente, le nouvel homme fort du pays a catégoriquement rejeté le terme de coup d’État. « Il n’y a pas eu de coup d’État dans le pays », a-t-il affirmé. Selon lui, « Aucun militaire n’est entré dans un palais d’État pour tirer et créer une effusion de sang ». Par ces propos, le colonel Michaël Randrianirina cherche à donner une image d’ordre et de continuité institutionnelle plutôt que de rupture violente. « On est dans un processus qui suit le cadre constitutionnel », a-t-il argumenté hier dans le quartier général des dirigeants au camp Capsat. Un message qui s’adresse plutôt à la communauté internationale où les premières sanctions sont déjà venues de la part de l’Union africaine, laquelle a prononcé la suspension de Madagascar dans ses instances. La France, quant à elle, n’a pas mentionné des sanctions dans sa prise de position récente par rapport au nouveau régime qui s’installe. En tout cas, Michaël Randrianirina a indiqué que des négociations seront entamées avec les instances internationales afin de « défendre la cause du régime » et d’obtenir la reconnaissance extérieure du pouvoir en place.
Sur le plan politique, il a reconnu que la tenue de nouvelles élections ne pourra pas être immédiate. « Il faudrait encore du temps pour réformer le système électoral actuel, notamment la CENI et la liste électorale », a-t-il annoncé, laissant entendre qu’un processus de refonte en profondeur des institutions électorales sera engagé avant tout scrutin. Le colonel a également promis que le régime transitoire « travaillera à fond pour répondre aux attentes de la population », affirmant vouloir placer les besoins sociaux et économiques au cœur de l’action gouvernementale.
Rija R.