Le régime n’avait nullement l’intention de tenir compte de la protestation unanime de la profession. L’ajournement du vote du projet de code de la communication n’a été qu’un subterfuge pour calmer momentanément l’indignation des membres de la presse.
Le combat pour la liberté d’expression continue
Les plus lucides avaient dit, vendredi dernier, que les journalistes avaient remporté une bataille, mais qu’ils n’avaient pas gagné la guerre . Et effectivement, le pouvoir revient à la charge avec cette tenue d’une session extraordinaire de l’Assemblée nationale avec, notamment, l’examen du projet de code de la communication. Ce dernier est donc décidé à passer en force. Mais la réaction du monde de la presse est à la mesure de ce mépris manifesté à son égard. Le communiqué du GEPIM publié par tous les médias aujourd’hui réaffirme la volonté farouche de ne pas se laisser faire. Le mouvement qui se dessine est impressionnant. La « Une » de tous les journaux était ce matin en noir et blanc et elle continuera de l’être jusqu’à ce que l’aboutissement des négociations en vue de l’amélioration de ce projet de code. La radio « miara-manonja » va reprendre du service à partir de 9 h, ce matin pour en parler. Elle sera renforcée par les stations télévisées privées dans la soirée. Ce sera l’occasion de mettre en lumière tous les aspects néfastes de ce projet de code pour toute la presse. Le bras de fer est donc maintenant engagé. C’est sur le terrain de la communication que va se jouer cette confrontation avec le régime. Elle se fera en tout bien tout honneur, à coups d’arguments. Le monde de la presse n’en manque pas et elle les développera tout au long du déroulement de cette session extraordinaire, en prenant à témoin les citoyens malgaches. Le pouvoir est pourtant bien décidé à faire passer ce projet de code tel quel. Vendredi dernier, les députés n’ont pas voulu se laisser entraîner par une minorité influente. La balle est maintenant dans le camp de ces parlementaires qui n’ont pas cédé aux chants des sirènes de cette dernière.
Patrice RABE