Premier chef d’Etat malgache à se hisser au sommet du COMESA en tant que Président en 2016, Hery Rajaonarimampianina a été salué par ses pairs africains à Addis-Abeba.
En langue éthiopienne, Addis-Abeba signifie « nouvelle cité » ou nouvelle fleur. Un nom qui correspond bien à la réalité, puisque effectivement Addis-Abeba est une nouvelle ville en plein essor. Le fait d’abriter le siège de l’Union africaine figure parmi les déclencheurs du développement de cette grande ville d’un peu plus de 3,4 millions d’habitants où le nombre de grands chantiers immobiliers est l’expression même de l’ascension économique de l’Ethiopie. En tout cas, son séjour dans la capitale éthiopienne a visiblement motivé le Président Hery Rajaonarimampianina à tout faire pour le développement du pays. Un grand défi économique, en somme pour le premier Président élu de l’après crise.
Voie de la relance économique. « Madagascar is back ». « Après quelques années d’absence au sein des organes directeurs, Madagascar y reprend place, plus revigoré et prêt à rattraper cinq années de retard », a déclaré le Président malgache dans son discours d’ouverture de ce 18e sommet du COMESA où les deux ministres malgaches, Atallah Béatrice, des Affaires Etrangères et Rabesahala Henri du Commerce et de la Consommation et leur équipe respective, ont réalisé des travaux préparatoires d’une grande qualité et qui ont permis aux représentants des autres pays membres, lors du 14e conseil des ministres tenu deux jours avant le sommet, de constater que Madagascar est effectivement sur la voie d’une vraie relance économique. « Avec votre appui, Madagascar peut aujourd’hui entamer la voie du redressement de son économie » a précisé sur ce point le Président malgache qui a cité, entre autres défis à réaliser : la restauration de l’Etat de droit, la défense de l’intégrité territoriale, la promotion de la démocratie, ainsi l’unité nationale. Sur ce dernier point, Hery Rajaonarimampianina a reconnu qu’il y a un certain nombre de contraintes qui empêchent la mise en place d’une manière efficace du processus de réconciliation nationale. « Il est évident que l’implication, l’engagement, la détermination et les priorités de chaque partie prenante au processus ne sont pas nécessairement identiques ». Quoi qu’il en soit, et cela lui a valu les félicitations des autres chefs d’Etats africains, Hery Rajaonarimampianina est déterminé à engager jusqu’ au bout le processus de la réconciliation nationale et, avec la collaboration de tous. Une réconciliation inclusive et durable en somme.
Priorité. Mais la priorité pour le Président malgache c’est également et surtout le développement économique du pays. « Madagascar se reconnaît pleinement dans le thème qui nous réunit, lors de ce sommet qui est industrialisation inclusive et durable » selon toujours le Président malgache plus que mais déterminé à rattraper les temps perdus durant les 5 années de crise. Et Madagascar est déjà sur le starting-block de ce grand défi économique avec le début de la préparation du 19e sommet du COMESA mais également le sommet de la Francophonie. Deux événements prévus en 2016 et dont l’organisation requiert outre les compétences des dirigeants et des techniciens, beaucoup d’investissements dans le domaine des infrastructures. Hôtel, routes, aéroport et de nombreux autres investissements sont déjà prévus pour faire de ces deux événements, des réussites. Les projets d’extension de l’aéroport et l’ouverture du périphérique Rocade Nord-Est figurent parmi les projet imminents.
Secteur privé. De grands chantiers où le secteur privé ne sera pas en reste. Hery Rajaonarimampianina mise, en effet, sur le secteur privé pour la relance économique malgache. « Le secteur privé, les investisseurs nationaux et internationaux, doivent œuvrer ensemble, pour parvenir à une industrialisation inclusive et durable en faveur de la population. Sans négliger le rôle déterminant de la femme et des jeunes dans ce processus, des mesures doivent être prises, tant au niveau national que régional, afin que les volets environnementaux et développement durable puissent être intégrés ou renforcés dans nos stratégies de développement industriel ». En somme, les actions pour le développement ont déjà commencé et vont se poursuivre. Il reste à espérer que les trublions de la politique politicienne abandonnent leurs projets de déstabilisation, car la démocratie, c’est aussi de laisser le peuple vivre dans une paix…inclusive et durable.
R.Edmond.
