
Le COMESA (Common Market for Eastern and Southern Africa), est une organisation internationale à vocation régionale de l’Est africain dont l’objectif est de créer une union douanière entre ses vingt pays membres. Le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) est une zone d’échanges préférentiels qui s’étend de la Libye au Zimbabwe.
La genèse du Marché commun de l’Afrique orientale et australe remonte au milieu des années 1960. L’idée de la coopération régionale économique a reçu une impulsion considérable d’optimisme qui a caractérisé la période postindépendance des pays d’Afrique. L’ambiance était alors au panafricanisme aspirant à l’autonomie collective né d’un destin partagé. Ce fut dans ces circonstances que, en 1965, l’Organisation des Nations Unies et la Commission économique pour l’Afrique (CEA) ont convoqué une réunion ministérielle des Etats alors nouvellement indépendants de l’Est et en Afrique australe pour examiner les propositions en vue de la mise en place d’un mécanisme pour la promotion de l’intégration économique régionale. La réunion, qui s’est tenue à Lusaka, en Zambie, a recommandé la création d’une Communauté économique de l’Est et des Etats d’Afrique centrale.
Zone d’échanges préférentiels. Un Conseil des Ministres Intérimaire, assisté par un comité économique intérimaire de fonctionnaires, a ensuite été mis en place pour négocier le traité et lancer des programmes sur la coopération économique, en attendant l’achèvement des négociations sur le traité. En 1978, lors d’une réunion des ministres du Commerce, des Finances et de la Planification à Lusaka, la création d’une communauté économique sous-régionale a été recommandée, en commençant par une zone sous-régionale de commerce préférentiel qui serait progressivement mis à jour sur une période de dix ans pour un marché commun, jusqu’à ce que la communauté ait été mise en place. À cette fin, la réunion a adopté la «Déclaration de Lusaka d’intention et d’engagement à la création d’une Zone d’échanges préférentiels d’Afrique orientale et Afrique australe» (ZEP) et a créé une équipe de négociation intergouvernementale sur le traité pour la création de la ZEP. La réunion a également convenu d’un calendrier indicatif pour le travail de l’équipe de négociation intergouvernementale.
Plan d’Action. Après le travail préparatoire une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement a été convoquée à Lusaka le 21 Décembre 1981 à la suite de laquelle le traité instituant la ZEP a été signé. Le Traité est entré en vigueur le 30 Septembre 1982, après avoir été ratifié par plus de sept Etats signataires conformément à l’article 50 du traité. Il est important de souligner le fait que la création de la ZEP et sa transformation en COMESA, était en conformité avec les objectifs du Plan d’Action de Lagos (LPA) et de l’Acte final de Lagos (FAL) de l’Organisation de l’unité africaine. Les deux, l’APL et la FAL, ont envisagé un processus évolutif dans l’intégration économique du continent dans lequel les communautés économiques régionales constitueraient des blocs de construction en vue de la création, à terme, d’une Communauté économique africaine (AEC). Jusque dans les années 1980 et au début des années 1990, la plupart des pays du COMESA ont suivi un système économique qui impliquait l’Etat dans presque tous les aspects de la production, la distribution et la commercialisation, laissant le secteur privé jouer un rôle économique mineur.
Historique :
Les origines du COMESA remontent au milieu des années 60. Après la vague d’indépendances, les pays africains s’accordèrent pour reconnaître la nécessité d’une coopération économique. Plutôt que d’essayer de conclure immédiatement un accord régional panafricain, les états choisirent de promouvoir d’abord l’intégration économique sous-régionale. L’urgence de conclure des accords économiques régionaux se fit réellement sentir dans les années 70 : la coopération politique était inexistante en Afrique, les économies des pays de l’Afrique australe souffraient de la politique d’apartheid de l’Afrique du Sud et les pays africains étaient dépendants économiquement des pays industrialisés.
Commerce préférentiel. Dans les années 80, les Etats africains furent incités à resserrer les liens de coopération à l’intérieur des régions (orientale, australe, centrale, l’Afrique de l’ouest et l’Afrique du nord). La coopération et l’harmonisation entre ces zones furent également encouragés de manière à pouvoir créer une Communauté économique africaine pour la fin du siècle. Suivant la déclaration de Lusaka (1978), le traité sur l’établissement d’une Zone de commerce préférentielle fut signé le 21 décembre 1981 et entra en vigueur en 1982. La zone de commerce préférentielle était une étape vers l’établissement d’un marché commun. Le traité établissant le marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) fut signé à Kampala, Ouganda, par 20 Etats en novembre 1993, et ratifié au sommet de Lilongwe, Malawi un an plus tard.
Buts et objectifs :
D’après ce qui est prévu dans le Traité et les Protocoles, les buts et objectifs du COMESA consistent à faciliter l`élimination de toutes les lacunes structurelles et institutionnelles des Etats membres pour qu`ils puissent atteindre un développement collectif et durable. Sa mission consiste également à créer et à maintenir une Zone de Libre-échange garantissant la libre circulation des biens et des services produits dans le COMESA et la suppression de tous les obstacles tarifaires et non tarifaires ; une Union Douanière dotée d`un tarif extérieur commun dans laquelle les biens et les services importés dans des pays non membres du COMESA sont assujettis à un tarif unique dans tous les Etats membres, d’une nomenclature tarifaire commune et d’un code des douanes communautaire ; le libre mouvement des capitaux et des investissements appuyés par l`adoption de pratiques d`investissement communes afin de créer un climat d`investissement plus favorable, une zone d`investissement commune pour la région du COMESA ; la mise en place graduelle d`une union des paiements et constitution à terme d`une union monétaire avec une monnaie unique ; l`adoption d`arrangements pour un système de visa commun, y compris le droit d`établissement devant aboutir à la libre circulation des personnes de bonne foi.
Du 10 au 19 octobre à Antananarivo :
Si la tenue du 16e Sommet de la Francophonie a connu un report d’une semaine, rien ne change jusqu’ici sur le calendrier du Sommet du COMESA. Le Sommet se déroulera à Antananarivo du 10 au 19 octobre 2016. Les 20 pays membres de cette organisation commerciale dont l’Indonésie, l’Inde et l’Australie seront représentés au Sommet. Le Sommet marquera le début de la présidence pour la période de 2016-2017 par Madagascar du « Common Market for Eastern and Southern Africa ». Au niveau du ministère des Affaires Etrangères à Anosy, le personnel de ce département organise à partir de ce jour des réunions d’appropriation des deux Sommets que la Grande île accueillera cette année.
Comité d’organisation. Le comité d’organisation du Sommet du COMESA sera incessamment mis sur pieds. Il sera notamment composé des représentants du ministère des Affaires Etrangères, du ministère de l’Industrie et du Développement du secteur privé ainsi que du ministère du Commerce. Certains observateurs estiment que l’adhésion de Madagascar au COMESA devrait être exploitée au maximum pour le développement économique du pays. Peu d’opérateurs nationaux connaissent les avantages d’adhérer au COMESA qui est une organisation commerciale. Et ce contrairement à l’AGOA où les entreprises franches malgaches sont très dynamiques. En tout cas, Madagascar qui a retrouvé sa place dans le concert des nations après le retour à l’ordre constitutionnel marqué par la tenue des présidentielles de décembre 2013 sera mieux connu à l’extérieur avec l’accueil du Sommet du COMESA.