L’origine de l’assassinat du colonel Richard Ratsimandrava demeure occultée. Un sujet que l’État n’a jamais osé dévoiler au grand jour, c’est top secret !
Mauvais souvenir. Les balles ont criblé le corps d’un président de la République. Pourtant, il a été désigné chef de l’État par le général Ramanantsoa cinq jours plus tôt. Depuis, la date du 11 février est marquée par une commémoration. Mais au fil du temps, elle sera manipulée par les politicards. La stèle d’Ambohijatovo ambony n’est plus un lieu de mémoire, elle sera dorénavant un simple bloc de pierre où les gerbes fanées s’accumulent d’année en année. Cependant, cette stratégie politique n’impressionne guère le peuple. Celui-ci a besoin de connaître les dessous de cet acte prémédité. Jusqu’ici, aucune reconstitution n’a été proposée. Pour certains, l’événement serait encore récent. « Sommes-nous prêts à le savoir ? Garderons-nous notre calme si l’on nous décrit les faits ? », demande un homme politique. D’autre part, les cinq jours durant lesquels Ratsimandrava a exercé sa fonction de chef d’État semblent intéresser la nouvelle génération. Des universitaires veulent casser le schéma en suggérant le personnage comme thème de mémoire. Malheureusement, leur proposition est souvent refusée. D’après un jeune réalisateur, il serait intéressant de produire un film, une sorte de biopic. « Mais je crois que nous ne sommes pas prêts à regarder cela sur nos écrans », a-t-il avoué.
Iss Heridiny