La loi sur la représentation de l’Etat que les députés viennent d’adopter prévoit la nomination des commissaires généraux et des préfets respectivement à la tête des provinces et des régions. Ces commissaires généraux et ces préfets représentent l’Etat auprès de ces Collectivités Territoriales Décentralisées. Ces représentants de l’Etat sont nommés en Conseil des Ministres, sur proposition du ministre de l’intérieur. Au total donc, il y aura six commissaires généraux dont un par province, et 21 préfets en raison d’un par région. 21 préfets car pour le cas de la région Analamanga, le préfet de Police d’Antananarivo-Rénivohitra assurera en même temps les fonctions de préfet de la région. Naturellement, ces 17 postes à pourvoir sont destinés aux administrateurs civils qui sont déjà rodés aux rouages de l’administration publique.
Corporatisme. Mais, la nomination d’administrateurs civils à la tête des six provinces et des 21 régions ne serait pas évidente. Les expériences nous montrent que les administrateurs civils n’étaient pas toujours placés où il fallait. Les régimes successifs n’avaient pas obligatoirement nommé des PDS administrateurs civils à la tête des communes qui n’avaient pas de maires. Ils ont eu recours, soit à des officiers, soit à des personnes qui leur sont politiquement proches. Cette fois-ci encore, les administrateurs civils ne seraient pas particulièrement privilégiés. Leur seule chance, c’est que l’actuel ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation qui proposera les noms (NDLR : s’il sera encore au poste) au Conseil des Ministres, est un administrateur civil. Ce dernier aura donc intérêt à défendre la cause de ses collègues sans pourtant verser dans le corporatisme.
R. Eugène