La CENI est pressée par le temps depuis l’adoption du décret n° 2019-1540 portant convocation des électeurs pour les élections communales et municipales du 27 novembre 2019. Le deuxième alinéa de l’article 12 du décret n° 2019-1541 fixant les modalités d’organisation des élections communales et municipales prévoit que les candidats maires et les candidats conseillers peuvent déposer leurs dossiers de candidature auprès des OVEC (Organe de Vérification et d’Enregistrement des candidatures) territorialement compétents durant la période du 29 août à partir du 9h au 12 septembre à 17h. Le traitement de ces dossiers relève de la compétence de ces organes institués au niveau des districts. La liste officielle des candidats autorisés à concourir sera publiée au plus tard le 24 septembre. L’article 16 du décret n°2019-1541 dispose que la campagne électorale pour les Communales et les Municipales du 27 novembre débutera le 05 novembre pour être clôturée le jeudi 25 novembre à minuit.
Recours et confection des bulletins. Hier, le vice-président de la CENI Thierry Rakotonarivo a rappelé que les candidats dont les candidatures sont rejetées par les OVEC peuvent formuler des recours devant la juridiction compétente. « Dès que l’OVEC reçoit un dossier de candidature, il peut toute de suite l’examiner et décider par la suite si le dossier en question est accepté ou non. Plus les candidats attendent donc les derniers jours pour déposer leurs dossiers de candidature, plus le processus prendra du temps. », a-t-il précisé. Par ailleurs, ce membre de la Commission Electorale Nationale indépendante a souligné qu’il faut au moins 20 jours pour la CENI afin d’acheminer les bulletins uniques et les imprimés sensibles vers les 25.388 bureaux de vote répartis dans toute l’île. « Si les élections ont donc lieu le 27 novembre de cette année, ces matériels électoraux devront quitter Antananarivo le 5 novembre. L’Imprimerie Nationale n’aura donc que 41 jours pour imprimer ces bulletins et ces imprimés sensibles. Et il ne faut pas oublier qu’on organisera cette fois- ci deux élections distinctes dont l’élection des maires et celle des conseillers. Pour ne parler donc que des bulletins uniques, il faudra en imprimer au moins 20.000.000 car le nombre des électeurs est de 10.300.000. », a expliqué Thierry Rakotonarivo.
500.000 cas à régulariser. En ce qui concerne la liste électorale, celle qui a été utilisée lors des dernières Législatives reste valable pour les élections du 27 novembre. D’ailleurs, la loi n’autorise la révision de la liste qu’à partir du 1er décembre. Par contre, la CENI entreprend actuellement deux opérations permettant d’avoir une liste électorale plus crédible. « Ces deux opérations ne prévoient ni l’inscription des nouveaux noms dans la liste, ni le retranchement des noms déjà inscrits. La première opération consiste en fait à régulariser le cas de 500.000 électeurs qui ont pu voter aux présidentielles de 2018, mais qui n’ont pas pu s’acquitter de leur devoir électoral lors des dernières Législatives, au motif que leurs noms ont disparu de la liste. Tandis que la seconde opération vise à enlever les 115.000 doublons constatés en dressant une liste noire pour que les électeurs concernés ne puissent pas voter deux fois pour une élection. », a indiqué le vice-président de la CENI. En tout cas, force est de constater que les montants élevés des cautions à payer constituent pour certains un obstacle majeur à leur candidature. Pour un candidat maire qui a une liste des conseillers à présenter aux Municipales à Tana, il lui faudra 20.000.000 d’ariary de caution.
R.Eugène