Le 5 avril dernier, les membres du Conseil municipal ont enclenché une demande d’explication à l’encontre de l’élu MAPAR.
Sept mois avant la date prévue pour la tenue de l’élection présidentielle, la tension politique commence à monter. Le régime HVM multiplie les acharnements contre ses adversaires politiques. Les partisans de l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina sont particulièrement visés. Après l’expulsion manu militari de la députée MAPAR élue à Ambatofinandrahana, Christine Razanamahasoa de sa résidence à Ambatonakanga, désormais, c’est le maire de la Commune Urbaine de Mahajanga, Andriantomanga Mokhtar Salim qui est dans le collimateur des tenants du pouvoir. Après le scandale engendré par la manifestation ratée du MAPAR du 30 mars dernier durant laquelle le régime a tout fait pour contrecarrer le déplacement du numéro Un de la Révolution orange, le Premier Magistrat de la Ville des fleurs fait face à de nombreuses intimidations. Peu de temps après cet évènement, l’Inspection d’Etat a été dépêchée à la Mairie de Mahajanga pour effectuer un contrôle de la gestion financière de la commune. Alors que les agents de l’Etat qui ont effectué cette descente n’ont pas encore rendu le résultat de leur travail, l’élu MAPAR est déjà engagé dans un bras de fer avec les membres du Conseil municipal. En effet, le 5 avril dernier, les membres du Conseil municipal de la Commune Urbaine de Mahajanga ont enclenché une demande d’explication à l’endroit du Maire Andriantomanga Mokhtar Salim pour demander des comptes notamment à propos de la collaboration avec les entreprises STAR, TELMA, TOBACO et MADA COMPOST, ainsi que sur la gestion de l’abattoir communal et le jardin Ralaimongo. Les conseillers municipaux s’insurgent aussi contre la gestion des marchés municipaux.
Acharnements. Du côté des partisans du Maire, l’on considère cette demande d’explication comme « une démarche ridicule » car nul n’ignore qu’Andriantomanga Mokhtar Salim finance les projets d’embellissement de la ville de Mahajanga par ses propres moyens. Faut-il rappeler que l’année dernière, la Ville de Mahajanga a reçu un prix international sur la bonne gouvernance et la fiscalité locale. Bon nombre d’observateurs soupçonnent à travers cette démarche un projet du régime HVM visant à remplacer le Maire élu sous les couleurs du « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina » par un Président de Délégation Spéciale (PDS). Un projet machiavélique qui risquerait de provoquer des troubles au niveau de la Ville des fleurs connue et reconnue comme étant un des fiefs des partisans d’Andry Rajoelina. Par ailleurs, nommer un PDS à quelques mois de la Présidentielle pourrait être considéré comme une manœuvre politique pour avoir la mainmise sur les collectivités territoriales décentralisées. Quoiqu’il en soit, pour Andriantomanga Mokhtar Salim, ces acharnements ne constituent plus une surprise. Au mois de mars dernier, le chef District d’Ambilobe a été limogé après le passage d’Andry Rajoelina dans cette localité. Aux dernières nouvelles, le chef de la Région Boeny serait également dans le collimateur du régime HVM.
Davis R