Le Bureau permanent de l’Assemblée nationale est dans toutes les conversations. Les élections qui ont conduit à sa formation n’ont pas été parfaites. Le règlement intérieur qui le régit n’a pas été mis au vote avant sa tenue. L’irrégularité a conduit des députés de la Plate-forme pour la majorité présidentielle à porter plainte auprès du Conseil d’Etat. L’absence de Christine Razanamahasoa à la cérémonie de prestation de serment des trois hauts magistrats de la Haute Cour Constitutionnelle a renforcé la thèse que le Bureau permanent de l’Assemblée nationale ne tiendra pas longtemps compte tenu des requêtes déposées à son encontre. Les députés sont en tout cas en effervescence et se préparent déjà dans les coulisses pour de nouvelles élections. Les alliances antérieures se fondent pour la formation de nouvelles qui risquent de bouleverser les rapports de force établis. Le risque est pour Christine Razanamahasoa qui a manifesté sa surprise de ne pas avoir été invitée à la cérémonie de perdre sa place aux prochaines élections.
Compétence et intégrité
L’autre grand enjeu est toujours la nomination du Premier ministre. Se joue-t-elle encore entre les deux prétendants connus issus des forces politiques les plus représentatives à l’Assemblée ? Haja Resampa et Jules Etienne se sont finalement rencontrés pour accorder leurs violons. Mais la compétition serait plus ouverte qu’on ne le pense parce que le Président de la République doit nommer le Premier ministre de son choix sans aucune contrainte. La Haute Cour Constitutionnelle dans sa première audience prévue dans quelques jours pourrait émettre son avis à ce sujet pour éteindre toutes les pressions politiques exercées sur le Président de la République. D’autres personnalités seraient en concurrence avec les deux cités plus haut. Les José Vianney, Horace Gatien, Herilanto Raveloharison seraient toujours dans la course pour Mahazoarivo. Toujours est -il qu’Omer Beriziky à qui le président de la République a confié la gestion du pays en son absence demeure une autre option qui n’est pas à minimiser. Quoi qu’il en soit, au retour de son déplacement aux Etats –Unis et en Europe, l’opinion publique s’attend à ce que le Président de la République règle une bonne fois pour toutes ces questions pendantes qui donnent une image de tergiversation dans sa volonté d’aller en avant. Une chose est sûre, Hery Rajaonarimampianina n’acceptera aucune concession pour avoir autour de lui des personnes compétentes, intègres et de fihavanana qui penseront moins à leurs poches qu’au bien être de la population. Il veut mettre une croix sur le passé et marquer la nouvelle République de son empreinte.
Zo Rakotoseheno