« La mission des médias et leur interaction avec la Ceni (Commission Électorale Nationale Indépendante) pour un processus électoral libre et transparent ».
C’était autour de cette thématique que les 23 journalistes, 11 représentants de la société civile, les membres de la Ceni, un commissaire électoral au sein de l’Ecf-Sadc (Forum des Commissions Électorales de la Sadc), le directeur du département Média et Relations Publiques au sein de la commission électorale du Malawi, un journaliste de la fondation Hirondelle ont décidé d’orienter les débats d’hier à l’Hôtel Colbert Antaninarenina, à l’approche de la présidentielle et surtout dans cette période pré-électorale ; débats co-organisés par la Ceni et l’Ecf-Sadc et soutenus par la fondation Friedrich-Ebert. D’un côté, les deux responsables des commissions namibienne et malawienne, à savoir respectivement, Ulrich Feyer et Sangwani Mwalifurwa n’ont pas hésité de partager les bonnes pratiques électorales dans leur pays respectif. Pour eux, « plusieurs pays ont connu des processus électoraux difficiles », mais ce qui est essentiel est que chacun prenne ses responsabilités comme il se doit.
Invectives. Et puisque nous sommes conscients que l’information joue un rôle crucial généralement et durant la période électorale en particulier, quelques-uns des médias (privés) détenus par des politiques utilisent des invectives, un langage qui incite souvent à la haine pour favoriser le candidat qu’ils soutiennent ou évincer un autre du rang de favori. Une information confirmée par une étude menée par le Monitoring des Médias du projet Pev avec le Centre Européen d’Appui Électoral. Cette pratique ne date pas d’aujourd’hui et doit être stoppée. Pour éviter que les journalistes concernés sombrent dans un énorme non-respect des règles d’éthique et de déontologie du métier, le commissaire électoral de la Namibie a proposé la mise en place d’ « un code de conduite des médias » par le biais duquel ces derniers s’engagent, entre autres, à ne point faire l’apologie de la haine ou à éviter les conflits et les troubles avant, pendant et après les élections. Mais il est loisible de rappeler qu’une initiative du genre a été menée par la Ceni, il y a deux ans, mais a été avortée car n’a pas reçu l’adhésion des patrons de presse et des journalistes en général.
Tarifications raisonnables. Mais ce n’est pas tout. La question relative à l’ANRCM (Autorité Nationale de Régulation de la Communication Médiatisée) a été soulignée par le vice-président de la Ceni, Thierry Rakotonarivo. « L’ANRCM n’a pas été, malheureusement, mise en place à temps. Mais comme le prévoit l’article 240 de la loi relative au régime général des élections et des référendums, c’est la Ceni qui assure les fonctions dévolues à cette autorité de régulation. Actuellement, je tiens à vous informer que cette structure est déjà mise en place au sein de la Ceni », a-t-il indiqué. L’ANRCM, comme le prévoit l’article 57 de la même loi suscitée, doit surveiller le respect des dix règles que les médias doivent honorer durant la période électorale, entre autres, la neutralité des lieux de culte ou le respect de l’égalité et de l’équité. « Si vous, journalistes, remarquez qu’un candidat effectue sa propagande dans un lieu de culte, il ne faut pas couvrir cet évènement car cela va à l’encontre du droit positif, autrement, vous êtes complices », a soutenu Thierry Rakotonarivo. Et lui de poursuivre : « Les médias publics assurent l’égalité des candidats et les médias privés l’équité. Pour ce faire, ces derniers doivent donner à tous les candidats la possibilité d’accéder aux tarifications raisonnables qu’ils imposent ». Les discussions ont été longues et intéressantes. Les sujets dérivés étaient innombrables. Des recommandations ont été formulées. Nous attendons la suite.
Recueillis par Aina Bovel