Pas plus tard qu’hier, le groupe Tsimihole a célébré la fête de la musique à Analakely. Et aujourd’hui, il retrouve déjà les mélomanes à l’Ifm Analakely pour le concert de midi.
Essentiellement réservée à la musique classique, la plateforme de Madagascar Mozarteum consacre deux ou trois dates pour la musique du terroir chaque année. Cette fois, c’est la bande à Tsimihole qui est à l’honneur. Plus d’une heure de temps à redécouvrir l’univers musical du groupe. Le rythme traditionnel Tandroy en fusion avec des sonorités modernes. Engagés, les membres le sont. Les messages véhiculés dans leurs morceaux tournent essentiellement sur la lutte sociale, contre les inégalités, les mariages arrangés, la pauvreté et la déperdition culturelle. D’autant plus que le leader du groupe Tsimihole Tovondrafale officie comme maître de conférences à la Faculté des Sciences, Université de Toliara.
Depuis sa création dans les années 80, le groupe Tsimihole s’est fait remarquer par son choix d’orientation musicale une musique de fusion de rythmes traditionnels joués avec des instruments modernes. Le groupe Tsimihole a été le premier à avoir tenté une approche moderne des musiques et danses Tandroy, et la réussite de la tentative n’a pas échappé aux yeux des connaisseurs, si bien que pour quelques éditions le groupe a surtout « crevé »le petit écran.
Issu du sud de Madagascar et de père trompettiste, le leader du groupe Tovondrafale Tsimihole, a baigné dès son plus jeune âge dans le monde de la musique. À cinq ans, il se met à apprendre à jouer de la trompette. En même temps, lors des vacances scolaires passées dans l’arrière-pays de l’Androy, il y a eu des moments d’imprégnation avec les musiques et danses traditionnels tandroy, et ce pendant les moments de garde des zébus ou des cérémonies rituelles ou funéraires. Vers le milieu des années 80, Tsimihole a rejoint le Lycée Rabearivelo d’Antananarivo, et avec des amis de la même trempe, a intégré différentes formations musicales pour des bals et autres évènements familiaux, ce qui lui a surtout permis de se familiariser avec les rudiments du métier.
Encouragé, le groupe a enchaîné les apparitions dans des centres culturels à Tananarive. Le groupe s’est toujours autoproduit, et a fait l’effort de sortir des cassettes pour une distribution locale, dont les impacts étaient tels que le groupe s’est fait inviter dans différents endroits de Madagascar. Le groupe a aussi effectué quelques tentatives sur le plan international. Actuellement, le groupe continue son bonhomme de chemin, et le leader fort de son amour pour les musiques traditionnelles, a mis sur pied le festival Rebeke, un rendez-vous incontournable des passionnés des musiques du terroir à Tsihombe.
Zo Toniaina