
Le groupe Ambassad’ora 6.15 va monter sur la scène du Cgm Analakely samedi après- midi. Un groupe impressionnant un style cristallin qui ne demande qu’à être façonné.
Il est sans doute temps. A entendre les cinq titres partagés par le groupe « Ambassad’ora 6.15 », leur concert au Cercle germano malagasy (CGM) samedi à 15 h devrait être inscrit dans la logique. Ces « soul mens », même si les sept gars du groupe ne le revendiquent pas ouvertement, dévoilent une musique imprégnée de soul plus que convaincant. Andriamparany Rajaonarison, porte-parole à ses heures du groupe, s’explique. « En fait, nous sommes issus de plusieurs influences : acoustique, punk, rap. Au-delà de notre fraternité, puisque nous venons tous du même quartier, ce sont ces différences qui nous ont reliés ».
Le plus de cette formation, c’est qu’elle dispose de musiciens dans ses rangs. Du coup, leur prestation au Cgm sera jouée. « Entre l’acoustique pur et d’autres instruments, comme la batterie, la basse qui vont s’aligner au fur et à mesure », ajoute Andriamparany Rajaonarison. Ensuite, quand on laisse balader l’oreille à quelques-uns de leurs titres, ça accroche. Rien d’abrutissant comme ces chanteurs qui se revendiquent stars avec des chansons à l’instrumentation resucée et hypertrophiée, les textes quelque peu abrutis et industriels. Ambassad’ora 6.15 semble tenter un décloisonnement avec une « cool attitude » à garder pour le long chemin qui l’attend.
Atouts maîtres. Comme « Mandrakizay », débutant avec un nébuleux son organique et pianoté. La voix de R. Reins, Ynad et Didalos imprègne l’ambiance, du soul à souhait. C’est limpide, une chorégraphie sonore minimaliste sans aucun moment d’apostrophe nuisible. La chanson parle d’amour et de promesse, un morceau digne d’une ouverture de mariage pour tourtereaux des années 2000. Dans la même veine, « Baby », chante amour et promesse avec Luc, Can J et Paranoïd . Le flow entre le chant et le rap est complémentaire. Le titre donne l’impression d’un Ambassad’ora 6.15 qui se construit. Bon point, peu d’effet dans les voix, une instrumentation toujours bien calculée, le groupe possède des cartes maîtresses.
Créé en 2014, le groupe Ambassad’ora 6.15 est constitué de neuf gars du quartier d’Ambatomitsangana Ankadifotsy, « mais nous sommes sept à être en activité actuellement », fait savoir Andriamparany Rajaonarison. « Nous sommes plutôt paroles, c’est à travers elles que nous voulons surtout emmener notre message. Dès lors, nous comptons apporter quelque chose de nouveau ». En tout, la bande a déjà effectué trois concerts. Alors s’attaquer à une scène réputée comme le Cgm samedi à 15 h sera un vrai test pour lui.
Maminirina Rado