
Le conseil œcuménique des Églises chrétiennes compte mener des consultations à partir des fokontany.
Le processus de concertation nationale franchit une étape décisive. La présidence de la Refondation a accordé un mandat officiel au Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar, le FFKM, pour organiser les consultations régionales et piloter la concertation nationale. Le mandat, daté du 19 novembre, désigne formellement cette institution religieuse comme l’entité unanimement acceptée et considérée comme la plus à même de rassembler de manière impartiale l’ensemble des forces vives du pays. Le FFKM est actuellement dirigé par l’archevêque d’Antananarivo, Jean de Dieu Raoelison.
Adhésion
Ce choix marque une volonté politique d’asseoir la légitimité et la crédibilité du processus, en s’appuyant sur une structure perçue comme neutre et historiquement impliquée dans la médiation nationale. Le FFKM a joué à plusieurs reprises un rôle clé lors des crises politiques successives que le pays a traversées. Sa désignation pour conduire la concertation nationale apparaît ainsi comme un signal fort, à la fois d’ouverture et de recherche d’un consensus large.Dans le mandat adressé au FFKM, le président de la Refondation de la République, Michaël Randrianirina, réitère son appel à toutes les composantes de la société malgache, notamment les institutions, les partis politiques, les organisations de la société civile, les acteurs économiques, les organisations syndicales, afin de « contribuer activement » à cette initiative. Selon les termes du mandat, l’objectif est de « pouvoir construire une Nation prospère » en fondant le processus de refondation sur l’écoute, la participation et l’adhésion du plus grand nombre.
Réalités
Le ministère d’État chargé de la Refondation, quant à lui, selon les termes de ce mandat, fournira son appui au FFKM. Ces appuis pourront être institutionnel, logistique et technique pour permettre au conseil œcuménique de mener efficacement sa mission. Selon certaines sources proches du dossier, le FFKM envisage une approche ascendante, en commençant les consultations au niveau de la base, dans les fokontany, avant de poursuivre aux niveaux des communes, districts et régions. L’ensemble de ce processus doit aboutir à la tenue d’une concertation nationale dans la capitale. Cette méthodologie vise à permettre une participation citoyenne directe et élargie, de manière à ce que les décisions finales ne soient pas perçues comme imposées, mais comme le résultat d’un travail collectif et représentatif des réalités territoriales.
Chantier
Un tel processus nécessiterait toutefois du temps. D’après les estimations évoquées, les consultations pourraient s’étendre sur 24 mois. Cela signifie que la dynamique de refondation ne s’inscrit pas dans une temporalité immédiate, mais dans un chantier de longue haleine, susceptible de redéfinir progressivement les priorités nationales. Cette perspective pourrait aussi avoir des conséquences sur le calendrier électoral. Ce dernier avait été esquissé lors de la récente présentation du programme de mise en œuvre de la politique générale de l’État pour la Refondation à l’Assemblée nationale, mardi dernier. Si le FFKM engage effectivement les consultations dans toute leur amplitude, il est possible que le calendrier politique national soit réévalué afin de donner le temps nécessaire à l’élaboration d’un consensus solide.
Rija R.





