
Jusqu’à nouvel ordre, les manifestations publiques sont annulées. C’est la décision prise samedi suite à une réunion extraordinaire dirigée par le Premier ministre Solonandrasana Mahafaly Olivier. En Conseil du gouvernement, il n’y a pas eu de mention spéciale sur cette suspension. Mais dans la réalité, les concerts se tiennent ou non, seulement les organisateurs.
Avec tous les événements annulés depuis l’annonce de l’interdiction d’organiser des manifestations publiques pour contenir la propagation de la peste dans la ville d’Antananarivo, les organisateurs de spectacles ne savent plus où mettre de la tête. Mais pire, le public non plus, car il se pose des questions sur la tenue ou non des concerts et cabarets annoncés depuis plusieurs semaines. Car si jusqu’à l’heure, le grand concert tant attendu de Lalatiana au Palais des Sports pour ce dimanche 8 octobre est maintenu, le cabaret de Samoela pour la semaine prochaine l’est également, tout comme le concert de Nytha qui se déroulera ce jeudi 5 octobre, ou encore l’hommage à Jeanot Rabeson ce samedi. Par contre, le CGM a sorti un communiqué sur l’annulation de tous les spectacles prévus s’y tenir jusqu’au 8 octobre, le festival Madajazzcar est également annulé. De toute évidence, c’est un peu selon la volonté des organisateurs, qui décident de maintenir ou non leurs programmations. Et puisqu’ils ne sont pas égaux devant les charges d’organisation, c’est relatif. Du coup, pour s’assurer que l’on ne ratera pas le spectacle, mieux vaut s’informer avant d’acheter les billets.
Charges. Car si la peste a paralysé certaines activités culturelles, les organisateurs de spectacles et d’événementiels ne voient pas ça comme une aubaine, au contraire. L’organisation d’un concert, ou même d’un cabaret, s’accompagne d’une longue liste de charges : logistique (sono, lumières, scène et estrades…), infrastructures (location des lieux), administratives (taxes à payer en avance à la CUA, à l’OMDA…) communication et publicité, à payer en avance également auprès des télés et radios, affiches et banderoles, voire des panneaux publicitaires, mais aussi toute une armada de personnels et de prestataires qui travaillent pour une durée déterminée afin que tout soit en place. A cela s’ajoute une des plus grandes dépenses, le cachet de l’artiste et toutes les conditions que ce dernier impose aux organisateurs. C’est dire que l’annulation d’une date est pesante, presque fatale pour un organisateur de spectacle.
En attendant, même si les écoliers ne vont pas en classe, l’insalubrité de toute la ville, des marchés, des taxis-be, les dalles ouvertes comme les détritus non ramassés représentent toujours les vraies menaces pour la population.
Anjara Rasoanaivo