
Les fausses déclarations, les fraudes, la faiblesse du pouvoir d’achat et les ventes sans factures sont fortement nuisibles aux activités productives, selon le PCA du CREM, Rado Ratobisaona.
Le commerce figure parmi les activités les plus lucratives à Madagascar. Pourquoi produire si l’on peut importer moins cher ? C’est dans cette optique que les spéculateurs mènent leur business dans la Grande Ile. Mercredi dernier, un atelier sur la concurrence déloyale à l’importation s’est tenu au Café de la Gare, avec la participation de l’Autorité nationale chargée des Mesures correctives commerciales (ANMCC), du Cercle de Réflexion des Economistes de Madagascar (CREM) et des représentants du secteur privé. Cette rencontre de travail avait pour objectif d’identifier les facteurs qui favorisent cette pratique déloyale et d’avancer des solutions. A noter que plusieurs mesures ont déjà été prises, d’autres sont en cours de mise en œuvre pour mettre fin à la concurrence déloyale dénoncée à plusieurs reprises par les industriels. Ces derniers martèlent d’ailleurs qu’ils peuvent être compétitifs, si l’environnement était favorable aux activités productives et si les règles du jeu étaient équitables.
Pratiques. Dans son intervention, le président du Conseil d’Administration du CREM, Rado Ratobisaona a mis en avant une approche systémique. Malgré tous les textes de loi et les mesures qui visent directement à lutter contre la concurrence déloyale, cette mauvaise pratique persistera toujours, d’après ses explications. « Il faut résoudre le fond du problème. Nous savons qu’avec un faible pouvoir d’achat, les consommateurs ont toujours la préférence pour les produits les moins chers, sans donner une grande importance à la qualité. Dans la pratique, les importateurs choisissent les produits qui approchent déjà la péremption, pour avoir des prix très bas. Arrivé à Madagascar, ils falsifient les dates limites de consommation et introduisent ces produits sur le marché. Certes, les produits locaux qui suivent bien les normes ne pourront jamais concurrencer ces produits importés », a-t-il évoqué. Outre ce cas de fraude, le PCA du CREM a également évoqué les cas de fausse déclaration, pour amoindrir les charges fiscales et douanières. « La Douane a parfois intercepté de la farine déclarée comme étant du riz. Ce genre de fausse déclaration permet aux importateurs d’avoir des réductions ou parfois même une exonération douanière », a-t-il indiqué. Par ailleurs, de fausses déclarations sur la quantité des marchandises importées sont également fréquentes. Selon l’économiste du CREM, ce sont ces pratiques frauduleuses qui favorisent par la suite les ventes sans factures et le développement de l’économie souterraine.
Antsa R.