
85,37% des entreprises affirment que les prélèvements obligatoires imposés par l’Etat exercent un effet dépressif sur les incitations à l’exploitation industrielle, d’après les résultats d’enquête de l’Alliance pour l’Industrialisation Durable de Madagascar.
Les mesures prises par l’Etat sont déterminants pour le développement industriel. C’est ce qu’ont martelé les membres de l’Alliance pour l’Industrialisation Durable de Madagascar (AIDM), lors de la présentation du baromètre de l’industrialisation, vendredi dernier. Parmi ces membres figurent le SIM (Syndicat des Industries de Madagascar) et le FivMPAMA (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy). Ces représentants du secteur privé ont souligné qu’avec la politique actuelle, « les services fiscaux et douaniers constituent un grand obstacle au développement du secteur industriel, si l’on se fonde sur l’exercice des six derniers mois ». D’après eux, le système favorise une concurrence déloyale qui bénéficie aux importateurs. En effet, les indicateurs présentés par l’Alliance affichent une insatisfaction des entreprises, quant aux interventions de l’Etat. « Les entreprises industrielles estiment que 80% des perceptions des services douanières et 76% des perceptions des services fiscaux, constituent un frein à l’industrie », ont déclaré les membres de l’Alliance lors de leur présentation.
Inadéquats. Si l’environnement des affaires est défavorable à l’industrialisation à Madagascar, c’est surtout à cause de l’insécurité, les problèmes d’accès à l’énergie, les gaps en infrastructures publiques et le faible pouvoir d’achat. Toujours d’après les résultats d’enquête menée auprès des entreprises et des employés du secteur de l’industrie, les interventions de l’Etat dans ces domaines sont inefficaces, par rapport aux difficultés rencontrées par les entreprises. « L’insécurité s’avère la difficulté la plus ressentie par 78% des industriels. Mais les autres problèmes ont également des impacts graves. Les points attribués par les industriels, aux différentes interventions de l’Etat dans ces domaines sont faibles avec 1,61 sur cinq pour les interventions sur la concurrence déloyale, 1,4 pour la lutte l’insécurité, 1,27 pour les infrastructures publiques et logistiques et 1,8 sur cinq pour les interventions pour résoudre les problèmes d’approvisionnement en énergie. En bref, les interventions de l’Etat sont loin de satisfaire les industriels. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons lancé ce baromètre, car les engagements de l’Etat devraient améliorer cette situation, si l’on se réfère à la loi sur le développement industriel », a affirmé le vice-président de l’AIDM, représentant le FivMPAMA.
Avenir prometteur. Pour les industriels, la situation actuelle de l’environnement global est qualifiée de médiocre. Cependant, avec les différents engagements, l’avenir pour les six prochains mois s’annonce bien, d’après l’Alliance. En effet, 75% des industries sont prêts à investir pour améliorer leurs capacités de production. En ce qui concerne les actions politiques de l’Etat pour l’amélioration de l’industrie, seulement 17,5% des entreprises s’attendent à des impacts positifs. 42,5% estiment que ces actions ne donneront rien et 40% affirment que les impacts seront au contraire négatifs et bénéficieront à une minorité d’opérateurs économiques privilégiés par les dirigeants.
Antsa R.