La reddition des « dahalo » dans le Sud, le retournement des députés envers la motion de censure contre le gouvernement à l’Assemblée nationale, l’autorisation de l’Etat à Marc Ravalomanana d’assister aux obsèques de sa sœur. Voilà des indices parmi d’autres qui traduisent la volonté des dirigeants d’asseoir l’apaisement sous toutes ses formes. Il n’y a pas de doute, un peu plus de sérénité favorise un peu plus de développement. Le pays a trop perdu du temps dans les querelles politiques. Le moment semble opportun de s’engager sur la route de la réconciliation nationale et de la croissance.
Confiance en l’avenir
Le gouvernement est-il réellement celui qu’il faut pour ce faire ? L’opinion n’a pas fini de spéculer sur une révision possible du gouvernement. L’éviction du ministre de l’Energie n’a pas complètement refermé la boîte de Pandore. Le Premier ministre Kolo Roger laisse planer le doute sans écarter totalement l’éventualité. Des députés finalement mis en minorité par rapport à la motion de censure avortée réclament à cor et à cri la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République. Grande est leur déception devant le maintien du gouvernement actuel. Mais il apparaît aux yeux du pouvoir un peu tôt pour faire le procès des résultats d’un gouvernement de six mois d’existence qui n’a démarré avec son budget que depuis quelques semaines.
Le public n’est pas facile à satisfaire dans sa nature qui refuse le surplace, voire la régression. Le coût de la vie ne cesse d’augmenter, alors que les changements attendus depuis l’investiture du président de la République tardent à venir. Le gouvernement doit se bouger davantage pour que la grande impression de lenteur fasse place à l’efficacité. Dans cette logique, l’opinion se demande aussi pourquoi les ambassadeurs de Madagascar à l’étranger ne sont toujours pas nommés alors que les ambassadeurs de beaucoup de pays se bousculent sur place pour présenter leurs lettres de créances. La reconnaissance internationale est acquise. La confiance de l’étranger a été renforcée par les tournées présidentielles, mais nombre de représentations n’ont pas d’ambassadeurs à leur tête au point de diminuer l’image et le prestige du pays à l’extérieur.
Après cinq années de crise, il est certain que les changements ne se feront pas du jour au lendemain. Il y a tant et tant de choses à faire pour redonner vie à un pays qui a perdu pendant longtemps le sens de l’intérêt général au profit des intérêts particuliers. La recherche de l’apaisement actuel montre des signes positifs et contribue au changement. Mais encore faut-il les appuyer par plus détermination à tendre vers la réconciliation nationale, seule voie salvatrice pour éloigner les mauvaises habitudes du passé qui ont fait perdre du temps en enfonçant le pays dans la crise. L’heure est aussi à la recherche de l’efficacité des hommes, de la croissance économique afin que tous regardent l’avenir avec plus de confiance.
Zo Rakotoseheno