
Les personnes qui exercent des métiers précaires n’ont jamais cessé de travailler depuis le début de la crise sanitaire. Lavandières, marchands de « Koba », transporteurs d’eau, et bien d’autres encore ; ont continué à servir les ménages de la capitale. Si leurs activités ne figurent pas parmi celles citées comme des services essentiels ; pour une grande partie des habitants d’Iarivo, impossible de se passer de ces professionnels non déclarés. Quant au tarif des prestations, la crise sanitaire n’a eu aucun impact sur le coût des services. « Nous n’avons pas changé nos tarifs pour la simple raison que le prix des produits sur le marché est resté constant », nous a raconté madame Feno, lavandière à Ankaditapaka.
Des métiers à risques. Est-ce que la lessive, le commerce de gâteaux et de beignets, ou la livraison d’eau, peut favoriser la propagation de la Covid-19 ? Dès qu’il y a contact avec une personne malade ou avec ses effets personnels, il y a bien sûr un risque. C’est d’ailleurs pour cette raison que les employeurs recommandent aux lavandières de porter des masques de protection et de se laver les mains avant de commencer la lessive. Malheureusement, ceci n’est vérifiable que pour les lavandières qui exercent dans le domicile de son client. Pour celles ou ceux qui lavent les linges dans les bassins publics, l’employeur n’a aucun contrôle. Et concernant les commerçants de « Koba » et autres produits alimentaires cuisinés, il est impossible de connaître si les règles d’hygiène ont été respectées lors de la préparation. Aussi, les plus vigilants évitent de consommer ces produits même si certaines personnes continuent de se restaurer auprès de ces marchands.
Le tri. Outre les lavandières et les transporteurs d’eau, il existe encore une multitude de professionnels qui exercent dans le secteur informel à Antananarivo et à Madagascar : les dockers, les conducteurs de charrettes, etc. Beaucoup d’entre eux ont dû cesser leurs activités durant la période de confinement. En exerçant à la vue du grand public et des autorités, c’est-à-dire dans les rues de la ville, ces derniers n’ont d’autres choix que de suspendre leurs marchés. Ce qui n’est pas le cas des lavandières et des transporteurs d’eau qui sont enfouis dans les quartiers, donc plus complexe à contrôler.
Anja RANDRIAMAHEFA