C’est la fin du mois mais la galère n’est pas près d’être terminée pour la plupart des ménages qui ne peuvent plus compter – au propre comme au figuré – sur l’entraide sociale ni sur l’Etat-providence.
Confinement des valeurs malagasy
Le Covid-19 a bouleversé les habitudes, pratiques et usages. Les mesures barrières visant à casser la chaîne de transmission du virus, font obstacle à l’application des valeurs traditionnelles qui constituent le fondement de la société malagasy. Le « Voin-kava mahatratra » est mis en quarantaine au profit du « Je protège ma personne, je protège les autres », au risque de verser parfois dans la non assistance à personne en danger. Finies les visites familiales ou entre voisins, surtout en cas de maladies sans que les symptômes aient toujours trait au Coronavirus. Le « Atero ka alao » laisse la place au chacun pour soi. Le principe de précaution ressassé à tout bout de champ, prime sur l’esprit d’entraide sociale. Les impacts socio-économiques de la crise sanitaire limitent la capacité des uns à venir en aide aux autres. L’insécurité alimentaire a mis fin à l’essence du « Valala iray ifanapahana » à cause de l’insécurité alimentaire qui ne permet plus aux gens de manger à leur… faim. A l’image des cas confirmés, l’effectif des Sans Domicile Fixe va encore augmenter en cette fin de mois, faute pour plusieurs ménages de pouvoir payer les loyers. La possibilité de se faire héberger chez des « havana » est tout aussi incertaine quand elle n’aggrave pas carrément la vulnérabilité et la précarité de ces nouveaux SDF (nuance avec Sans Difficulté Financière), victimes des « effets secondaires » du Covid-19. La philosophie du « Fihavanana » est même en passe, si ce n’est déjà le cas, d’être contaminée par la pandémie de Coronavirus qui n’a pas non plus épargné le système du « mitsinjo ny vody andro ho merika » puisque bon nombre de Malgaches vivent au jour le jour.
R.O