
Les ciseaux sont émoussés. Les revenus sont maigres. Les coiffeurs de la ville des mille rencontrent une difficulté en ce moment de conjoncture. Les «beaux gosses» préfèrent se faire pousser leurs cheveux depuis le mois de mars parce que la pandémie COVID-19 fait rage depuis ces dernières semaines.
Depuis le début du confinement, les coiffeurs de la capitale se plaignent de ne pas avoir de clients. Ces derniers n’ont plus confiance aux matériels de coiffure. De leurs côtés, les coiffeurs ont une santé économique désastreuse. Ils n’arrivent plus à remplir leurs assiettes ! « Au début de l’année, nous accueillons plus de 40 personnes. Mais au début du mois d’Avril, nous n’avons reçu que sept clients par jour», a témoigné Rindra, un coiffeur d’Andohanimandroseza. Ainsi, ce dernier ne récolte que 17,5% dans sa petite caisse. En effet, la situation sanitaire actuelle a une répercussion économique pour les petits figaros des quartiers défavorisés de la capitale.
Le deuxième trimestre est marqué par des fêtes notamment, la fête de pâques, la pentecôte, la fête des mères et des pères ou encore la fête de l’indépendance. Période de hautes saisons en temps normal, cette période n’a pas arrangé les choses pour les barbiers malagasy. « Nous n’avons accueilli que six personnes durant la fêtes de l’indépendance, les clients sont restés chez eux pour regarder le défilé militaire », a fait savoir Martin, un propriétaire d’un salon de coiffure à Mahazo.
Même si les mesures barrières sanitaires sont respectées dans les salons de coiffure, les clients préfèrent s’abstenir. « Nous lavons nos mains avant de coiffer nos clients, ensuite, nous désinfectons les matériels de coiffure afin de rassurer nos habitués », a expliqué un capilliculteur d’Ankadifotsy.
Vu la situation actuelle, ceux qui ont les moyens achètent des matériels de coiffure et suivent les tutoriels sur internet au détriment de ceux qui assurent la profession. D’autant plus que ceux-ci ne reçoivent pas de l’aide venant du gouvernement. Négligé par l’Etat malagasy, ils souhaitent que leur cas soit suivi de près.
Iss Heridiny