La majorité des femmes victimes de violences conjugales subissent des violences économiques de la part de leur conjoint ou mari. Ce phénomène a pris une certaine ampleur durant cette pandémie d’après les doléances reçues par « Trano aro zo »
Moins visible que la violence physique, la violence économique serait présente dans le quotidien d’au moins un couple sur trois. Ce type de violence a pris une certaine ampleur durant la crise sanitaire, selon le chef de projet de Trano Aro Zo à Andohatapenaka, Didier Randrianaivo. Cette clinique judiciaire rattachée au ministère de la Justice a reçu cette année 2.000 doléances. 75% d’entre elles sont des conflits conjugaux, dont la majorité concerne la violence économique. « Etre violentée ne veut pas dire systématiquement avoir des bleus dans la figure. Les pertes d’emplois engendrées par la pandémie ont eu des impacts conséquents sur les revenus des ménages. La majorité des doléances reçues concerne le non-paiement de pension alimentaire », a-t-il indiqué.
Démarche. La mise en place de « Trano aro zo » a pour objectif d’une part de régler les litiges mineurs au sein de la communauté et d’autre part de favoriser la connaissance des droits fondamentaux des citoyens. Après la déposition d’une doléance, les deux parties sont appelées à se réconcilier et de trouver un terrain d’entente. D’après le bilan obtenu cette année, 48% des dossiers traités soit 960 cas ont abouti à une conciliation. Concernant les plaignants, 95% d’entre eux sont des femmes et 5% des hommes. Des conseils et orientations sont également dispensés par cette clinique juridique.
Réalisations. Outre les sensibilisations des droits liés aux violences domestiques, des activités de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 au niveau des fokontany ont été également menées par « Trano aro zo ». S’ajoute à cela la distribution des kits Covid incluant des savons, des masques et du gel hydro alcoolique. La formation des acteurs locaux sur la violence basée sur le genre et la lutte contre la corruption figurait aussi dans leurs activités qui ont été appuyé par l’association Aïna enfance et avenir ainsi que le projet Québec sans frontières.
Narindra Rakotobe