
Vu la forte contagiosité de la maladie, difficile d’éviter une apparition dans d’autres lieux, de la conjonctivite bactérienne, déjà au stade d’épidémie à Mahajanga depuis la fin de l’année dernière.
Des cas de conjonctivite bactérienne commencent à être observés actuellement à Antananarivo. Après l’épidémie qui a commencé à s’étendre à Mahajanga depuis la fin de l’année dernière et en début d’année 2024, des cas de conjonctivite ont également été signalés ces derniers jours dans la capitale. Parmi ces cas, celui de Grâce, une jeune mère de famille qui vient juste de rentrer de vacances de Mahajanga, justement. Arrivée à Antananarivo il y a deux jours, elle ne présentait aucun symptôme. « Quelques heures après mon arrivée, j’avais un œil enflé. Sans plus. A mon réveil après quelques heures de sommeil, mes paupières étaient littéralement collées ! », témoigne-t-elle, décrivant la sécrétion purulente observée sur ses yeux.
Contagion
La jeune femme avait, dans son entourage lorsqu’elle était encore à Mahajanga, une personne touchée par l’épidémie de conjonctivite bactérienne. Puis son enfant, qui était également avec elle, a été atteint à son tour, mais fut guéri au bout de seulement deux jours. Actuellement, elle est toujours sous traitement, notamment à l’aide d’un collyre antiseptique. « J’ai pris par moi-même la décision de m’isoler pour protéger le reste de mon entourage, car cette maladie se transmet très facilement », indique-t-elle. Sage décision, estiment les professionnels de santé, qui préconisent, par ailleurs, une hygiène irréprochable des mains. Hier, plusieurs autres cas ont également été signalés par des médecins dans des centres de santé tananariviens. Dans plusieurs centres de santé privés, les médecins ne sont guère étonnés de voir se présenter des patients avec des symptômes évidents de la conjonctivite.
Pic
La ville de Mahajanga, quant à elle, fait déjà l’objet de mesures particulières en matière de sensibilisation et de prise en charge. Le lavage fréquent des mains avec de l’eau et du savon, ou l’utilisation de gel désinfectant, ainsi que le respect des autres gestes barrières figurent parmi les plus préconisés pour rompre la chaine de transmission. De même, il est conseillé d’éviter les lieux à fort taux de fréquentation. Par ailleurs, un premier lot de médicaments destinés au traitement des patients atteints de conjonctivite bactérienne, est déjà arrivé à Mahajanga et est réparti dans des établissements publics de santé. Ce premier lot permet de traiter jusqu’à 2500 cas. Selon les informations, le pic de l’épidémie est déjà atteint à Mahajanga, laissant logiquement la place à une courbe décroissante.
Hanitra R.