Sauf une crise postélectorale que personne ne souhaite évidemment, l’année 2014 sera peut être enfin celle du début de la relance économique.
L’histoire retiendra que le propre de la transition dirigée par Andry Rajoelina, le plus jeune des Présidents qui ont dirigé le pays jusqu’ici, aura été de procéder à une destruction massive de l’économie du pays. Une destruction « manarapenitra » qui aura fait des milliers de victimes puisque en 2013, 5 ans après le coup d’Etat de 2009, c’est-à-dire presque un mandat d’un Président élu, la pauvreté a énormément augmenté en atteignant selon les chiffres du PNUD, environ 92% de la population.
Récession économique. En tout cas, les séquelles laissées par ces 5 années de crise seront difficiles à surmonter et les observateurs de la vie économique s’accordent à dire que 2014 ne sera pas encore l’année de la relance. Elle sera juste une année du début de redressement économique dans la mesure où le retour à l’ordre constitutionnel qui sera marqué par l’entrée au pouvoir d’un nouveau Président élu ne signifiera pas que du jour au lendemain, les bailleurs de fonds injecteront les millions de dollars pour le redressement. Même les rédacteurs de la loi de Finances n’osent pas miser sur un retour rapide des financements. « Afin de redresser la situation existante, tout en renforçant les bases nécessaires pour la relance de l’économie, des mesures socioéconomiques devraient être prises pour l’année 2014. Néanmoins, le retour des financements extérieurs, notamment l’appui budgétaire restera incertain », peut on notamment lire dans l’exposé des motifs de la loi de Finances 2014 qui est actuellement effective. Bref, la récession économique née des 5 ans de crise sera difficile à redresser et le futur gouvernement aura fort à faire pour redonner espoir à une population dont la situation se fragilise de jour en jour.
Petite croissance. Et ce ne sera pas encore la faible croissance économique prévue pour 2014 qui améliorera les conditions de vie de l’écrasante majorité de la population. Une petite croissance de 3% qui sera tirée par la redynamisation des activités de production, et sera soutenue principalement par la bonne tenue des branches agriculture, élevage et pêche, l’amélioration des exportations de produits miniers, ainsi que la performance des secteurs télécommunications, banque, tourisme et transports. Le secteur primaire devra croître de 1,5% grâce à la progression des branches agriculture (0,8%) et élevage et pêche (2,8%). Par ailleurs, la poursuite des efforts contre le trafic de bois précieux, maintiendra l’évolution de la branche sylviculture à -1,0%. Le secteur secondaire est le principal moteur de la croissance pour l’année 2014. En effet, un accroissement de 10,5% sera attendu sous la forte impulsion des industries extractives (74,6%). Il ne faut cependant pas négliger l’expansion des branches en liaison avec l’agriculture (Agro-industrie 4,8%, Tabac 3,0%,…), ainsi que celles liées à la construction et aux Bâtiments et Travaux Publics (Industrie Métallique 3,0%, Matériaux de construction 3,3%…). Le secteur tertiaire connaîtra également un essor de 2,5%. Cette performance résultera essentiellement du dynamisme des secteurs financiers (assurance 4,2%, banque 5,3%…). Les branches transports, notamment ceux des marchandises (3,4%), enregistreront aussi un développement sensible lié à l’expansion des industries minières. L’inflation sera contenue à 6,2% en moyenne de période. En gros, tous ces chiffres démontrent que la vraie relance ne sera pas encore pour cette année, mais au-delà.
R.Edmond